«Sexselfie», «Sexting» et autres pratiques sexuelles risquées comme le «revenge porn» utilisant les nouvelles technologies, sont moins en vogue chez les jeunes en Europe qu'aux États-Unis, d'après une enquête de l'Ifop réalisée pour le site Cam4.

Cette étude montre «un usage de plus de plus en actif et sexualisé des nouveaux outils de communication (web ou téléphones intelligents), en particulier parmi les jeunes générations où l'on observe un attrait pour des fonctionnalités qui permettent une excitation mutuelle des partenaires», remarque François Kraus, directeur d'études à l'Ifop. En dépit des risques d'atteinte à la vie privée.

Une Américaine sur quatre (mais jusqu'à 40% des moins de 35 ans) a ainsi déjà pratiqué le «sexting», en envoyant des images d'elle nue ou dénudée, via un ordinateur ou un téléphone mobile.

En Europe, les adeptes de cette pratique sont moins nombreuses (7% en moyenne). Mais elles sont plus d'une sur dix chez les femmes de moins de 35 ans (15% en France, 13% en Italie, 11% en Allemagne, 9% en Espagne).

Les Européennes préfèrent l'envoi de «Sexto», des messages coquins, à leur partenaire : près d'une sur trois s'y est déjà adonnée (35% des Françaises et des Italiennes, 33% des Espagnoles, 29% d'Allemandes), en particulier chez les jeunes de moins de 35 ans où cette proportion est même majoritaire dans certains pays (58% en France, 55% en Allemagne).

Près d'un Américain sur six a déjà fait virtuellement l'amour avec son partenaire, via une webcam, soit une proportion beaucoup plus élevée qu'en Europe (entre 5 et 7% selon les pays). Outre-Atlantique, c'est même près d'un quart des jeunes de moins de 35 ans qui s'y est déjà livré, soit trois fois plus que dans les principaux pays européens étudiés.

La fréquentation des sites de «sexcam» est aussi plus répandue aux États-Unis : un quart des moins de 35 ans a déjà regardé un strip-tease en direct contre à peine 10% en Europe. Toutefois, le «sexcam» est plus fréquent au sud de l'Europe, en Italie ou en Espagne (14% chacun) qu'en Allemagne (8%).

Quant au «sexselfie», qui consiste à publier une photo ou une vidéo de soi juste après l'amour, il n'est guère fréquent en Europe, y compris chez les moins de 35 ans: à peine 5% d'entre eux déclarent l'avoir déjà fait (dont 6% en France).

L'inélégant «revenge porn», qui consiste à publier des images compromettantes d'un ex-partenaire, reste aussi très marginal si l'on se fie au nombre d'hommes admettant l'avoir déjà fait: à peine 1% en Allemagne, 4% en France et en Espagne, 6% en Italie. Toutefois, près d'un homme sur dix n'exclut pas de s'y adonner un jour (7% en Allemagne, 10% en France et en Espagne, 15% en Italie)!

L'étude Ifop a été réalisée en ligne du 29 mars au 4 avril auprès d'un échantillon représentatif de 4665 personnes âgées de 18 à 69 ans résidant en France, en Italie, en Espagne, en Allemagne et aux États-Unis (méthode des quotas).