Le Royaume-Uni et l'Allemagne vont unir leurs forces dans le développement de la future génération de réseau internet mobile à travers une collaboration universitaire, a annoncé dimanche le premier ministre britannique David Cameron à Hanovre, dans le nord de l'Allemagne.

S'exprimant aux côtés de la chancelière Angela Merkel lors de l'inauguration du salon des technologies de l'information Cebit, M.Cameron a proposé à l'Allemagne de «travailler ensemble pour être à la tête des prochaines grandes idées» dans le secteur de la high-tech.

L'université allemande de Dresde, le King's College de Londres et l'université de Surrey, au sud de Londres, travailleront ainsi «main dans la main sur la 5G», a déclaré David Cameron, affichant l'ambition de faire du Royaume-Uni «la nation la plus numérique du G8».

Devant permettre de télécharger un film entier en une seconde, les futurs réseaux d'internet mobile de 5e génération représentent un gros enjeu industriel. Alors que la Corée du Sud a déjà prévu d'y consacrer plus d'un milliard d'euros, l'Union européenne tente aussi d'avancer avec un partenariat public-privé dédié lancé fin 2013. La dernière grande réussite européenne dans l'univers mobile date de la création de la norme GSM (2G) à la fin des années 90.

De son côté, la chancelière Angela Merkel s'est «réjouie de travailler ensemble avec le Royaume-Uni aussi dans ce domaine» du monde numérique, source d'opportunités mais aussi de risques.

Pour cela, la mise en place d'un cadre réglementaire est nécessaire et «je crois que nous ne sommes qu'au début de ce qui peut être fait. Cela ne peut naturellement pas se faire seulement au niveau national», a déclaré la chancelière, appelant l'Europe à avancer sur son projet de réglementation commune sur la protection des données, mais aussi à «discuter intensivement de ces questions avec nos partenaires américains».

Depuis la précédente édition du Cebit, le monde de la high-tech a été ébranlé par le scandale des écoutes de l'agence américaine du renseignement NSA, dont Angela Merkel fut l'une des cibles.

La chancelière a fait un aparté pour évoquer l'Ukraine, déclarant que l'Allemagne et la Grande-Bretagne soutenaient ensemble ceux «qui sont encore en train de se battre pour leur liberté». Plus tôt, Mme Merkel avait eu le président russe Vladimir Poutine au téléphone et avait jugé «illégal» le référendum prévu en Crimée sur un éventuel rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie.

Le sujet devrait alimenter une grande partie du dîner privé dimanche soir à Hanovre entre Mme Merkel et M. Cameron qui a également parlé dimanche au téléphone avec M. Poutine.

Le plus grand salon au monde des technologies de l'information et de la communication Cebit, réservé uniquement aux professionnels, se tient de lundi à vendredi, avec plus de 3400 exposants.