Les Américains de certains États reçoivent désormais des avertissements de désastres naturels imminents par messagerie texte sur leur téléphone intelligent, et un système semblable pourrait être instauré au Canada dans les prochaines années.

Les messages textes de ce genre sont annoncés par une sonnerie stridente et sont envoyés aux appareils grâce à une connexion avec les tours de téléphonie mobile. Les usagers peuvent se désinscrire des alertes Amber - qui préviennent la population de la disparition d'un enfant -, mais celles avertissant de l'arrivée imminente d'une catastrophe naturelle ne peuvent être désactivées.

Lorsque le Congrès américain a adopté, il y a sept ans, une loi autorisant l'implantation de cette technologie, le premier iPhone ne devait pas être distribué avant encore un an. Et aujourd'hui plus que jamais, plusieurs voix s'élèvent pour réclamer l'instauration d'un tel système au Canada.

Selon le directeur général de l'Association canadienne d'avis et d'alerte au public, Doug Allport, les avertissements par messagerie texte sont nécessaires puisque la plupart des jeunes Canadiens ne sont pas rejoints par les alertes diffusées à la télévision. En contrepartie, a-t-il poursuivi, ils ne se départissent pratiquement jamais de leur téléphone dans leurs déplacements.

Le système n'est toutefois pas sans inconvénient. En janvier, certains résidants de la Floride se sont fait réveiller abruptement par une sonnerie stridente. L'alerte, les avertissant de la disparition d'un enfant de deux ans, a retenti aux environs de 1 h 30 du matin. Certains ont évoqué un son désagréable semblable à celui «d'une alerte de raid nazi».

Les fournisseurs canadiens de téléphonie mobile devront rajeunir leurs infrastructures pour instaurer un système du genre au pays. Selon John Westfall, membre d'un groupe de travail de l'association, les entreprises sont favorables à cette implantation, mais considérant le fait qu'elles devront assumer les coûts de rénovation des installations, cela pourrait prendre du temps.

Si aucun financement n'est fourni par Ottawa ou les provinces, il prévoit qu'il faudra patienter de trois à quatre ans avant que tout le Canada soit connecté au système. Selon M. Westfall, il est possible que des tests soient menés dans les grands centres urbains où les infrastructures nécessaires sont déjà en place.

«Je m'attends à ce que des tests préliminaires soient menés d'ici la fin de l'année», a-t-il précisé.

«Ils vont commencer à tâter le terrain pour déterminer comment nous mettrons en place le système sur une plus grande échelle», a poursuivi M. Westfall.

Bien que les courriels et les réseaux sociaux soient perçus comme l'une des méthodes qui permettra, à l'avenir, de prévenir la population de certains dangers, ces outils ne sont pas sans faille, a souligné M. Allport.

«Le potentiel viral a des avantages et des inconvénients. Le problème, c'est qu'il y a une sorte d'écho dans les réseaux sociaux; l'information est «retwittée» encore et encore, et ce, longtemps après les faits», a-t-il mentionné.

«Beaucoup d'études démontrent que lorsque les gens reçoivent un message, ils n'agissent pas forcément, ils cherchent d'autres informations ou une confirmation», a de son côté indiqué M. Westfall.

Et c'est là la raison pour laquelle il est important de se doter d'un système d'alertes, puisque ces personnes obtiendront immédiatement la confirmation recherchée par le biais d'un message texte, a-t-il souligné.