La téléphonie mobile de quatrième génération (4G) est devenue «un must-have» et les opérateurs qui ne l'auront pas adoptée «vont perdre pied sur leur marché», prévient l'institut de référence Idate dans son rapport 2013 sur cette technologie.

Un réseau mobile 4G permet d'avoir, avec un téléphone compatible et un abonnement ad hoc, un débit équivalent à celui délivré actuellement par une ligne fixe internet très haut débit (fibre optique).

La 4G, ou sa version plus ancienne appelée LTE équivalente à 3,9G, se déploie rapidement, et l'institut s'attend à ce que d'ici à fin 2016, pas moins de 912 millions de personnes l'utiliseront dans le monde.

«Cette technologie est à présent un must-have: les opérateurs qui ne l'auront pas adoptée vont perdre pied sur leur marché et ne vont pas bénéficier des économies générées par la 4G», résume le rapport.

«Elle a beaucoup d'avantages et va faire une belle différence en termes économiques pour les opérateurs - certes, pas forcément tout de suite - sans parler de l'avantage de débits plus élevés et de l'arrivée de nouveaux services», indique à l'AFP Frédéric Pujol, spécialiste en radiofréquences de l'Idate.

Pour la petite histoire, TeliaSonera, opérateur de téléphonie historique suédois et norvégien, a été le premier à lancer un réseau commercial 4G dans ces deux pays fin 2009.

15 bandes de fréquences différentes dans le monde

Mais la technologie est bien loin d'être universelle. Une quinzaine de bandes de fréquences différentes étant ainsi déjà utilisées à des fins commerciales pour faire transiter la 4G, ce qui rend impossible le «roaming» international et pose de gros problèmes de compatibilité des smartphones.

L'Idate rappelle ainsi, à titre d'exemple que l'iPhone5 d'Apple ne peut pas capter les fréquences 4G (800 MHz et 2,6 GHz) choisies par plusieurs pays d'Europe.

«Les fabricants de puces intègrent de plus en plus de bandes de fréquence dans le chipset (ensemble de puces du circuit intégré du téléphone), mais il faut aussi intégrer des antennes dans le terminal», souligne M. Pujol.

«Certains ne font pas l'effort comme Apple avec l'iPhone5 qui ne supporte pas deux des trois bandes européennes, à l'inverse de Samsung par exemple qui a tout de suite intégré ces trois bandes. Mais le problème pour Apple devrait être réglé avec la sortie du prochain iPhone» qui devrait être compatible avec les réseaux européens, selon lui.

Le rapport de l'Idate, dont l'AFP a obtenu une copie dimanche, estime que le nombre d'abonnés total devrait avoir atteint les 65 millions à la fin de l'année 2012 (contre 26,5 millions à juin 2012, pour un nombre de 85 opérateurs proposant de la 4G).

La région Asie-Pacifique continuera d'être leader et devrait concentrer à l'horizon 2016 41% des abonnés mondiaux, contre 21% pour l'Amérique du nord et 16% pour l'Europe de l'ouest.

À ce jour, le pays comptant le plus d'abonnés à la 4G sont les États-Unis (13 millions), suivis de la Corée (7,5 millions) et du Japon (3,4 millions), selon des données l'Institut de l'audiovisuel et des télécoms en Europe (Idate) à juin 2012, publiées à l'occasion du Mobile World Congress de Barcelone.

Actuellement, quelque 305 opérateurs mobiles, répartis dans 104 pays, investissent dans le déploiement de réseaux 4G.