Agréable surprise pour BlackBerry: l'entreprise de Waterloo pourrait ramener au bercail davantage d'anciens clients que prévu avec son BlackBerry 10, en vente à partir d'aujourd'hui (mardi) au Canada.

Selon un analyste de CIBC Marchés mondiaux, la moitié des préventes de son nouveau téléphone auprès des entreprises de télécoms au Canada (traduction: Bell, Rogers et Telus) proviendraient de nouveaux clients qui n'utilisent actuellement pas de BlackBerry.

«C'est une surprise», écrit l'analyste boursier Todd Coupland dans un rapport publié mercredi dernier, journée du lancement du BlackBerry 10, le téléphone portable qui a pour mission de sauver l'entreprise ontarienne.

BlackBerry et les entreprises de télécoms au pays n'ont pas précisé lundi le nombre de téléphones prévendus depuis mercredi dernier.

Rogers a indiqué avoir vendu «des milliers» de BlackBerry 10 depuis décembre, tandis que Telus se dit «heureuse du succès» de ses préventes depuis mercredi.

BlackBerry compte environ 80 millions de clients dans le monde, dont 25 millions dans les pays développés (11 millions aux États-Unis).

Avec plus de 1 million de clients BlackBerry (sur un total de 9 millions de clients tous téléphones portables confondus), Rogers dit être le plus important vendeur de BlackBerry parmi les entreprises de télécoms du pays.

«C'est une base importante de clients, dit Sylvain Roy, président de Rogers au Québec. Lorsque nous les sondons, les deux tiers de nos clients BlackBerry disent vouloir rester avec un BlackBerry.

Et le BlackBerry Z10 répond à leurs besoins: l'appareil est rapide, l'écran est plus grand pour regarder des vidéos, et l'accès internet est rapide.»

Selon la firme Jefferies, plusieurs entreprises de télécoms ont garanti un volume minimal de ventes à BlackBerry pour les six prochains mois.

Outre des profits immédiats, les fournisseurs de services de téléphonie portable ont une autre raison de souhaiter le succès du BlackBerry 10: la disparition de l'entreprise de Waterloo ne serait pas à leur avantage dans leurs négociations avec les autres fabricants de téléphones portables.

«C'est surtout mieux pour les consommateurs, car ils ont plus de choix. En même temps, ça fait bien notre affaire de voir BlackBerry lancer un téléphone aussi concurrentiel», dit Sylvain Roy, de Rogers, le fournisseur de télécoms qui a été le premier à offrir le BlackBerry au milieu des années 90.

Le BlackBerry Z10 - la version avec un clavier tactile, une première chez BlackBerry - sera offert aujourd'hui chez Bell, Telus et Rogers au Canada.

Aux États-Unis, il faudra attendre la mi-mars. Au Québec, le BlackBerry Z10 sera offert seulement au printemps chez Vidéotron.

«C'est une décision commune [de Vidéotron et de BlackBerry] en fonction de la disponibilité des appareils et des cycles de tests faits sur les appareils», dit Jean-Philippe Bouchard, directeur de l'intelligence des marchés chez BlackBerry.

Le titre de BlackBerry - l'entreprise a officiellement changé son nom de Research In Motion à BlackBerry lundi à la Bourse de Toronto - s'est apprécié de 15,2% hier pour clôturer la séance à 14,99$.