Ils sont appelés les fidèles des BlackBerry: les utilisateurs de longue date des téléphones intelligents qui se sont accrochés à leurs appareils durant les moments les plus turbulents du fabricant ontarien Research in Motion.

Dans les prochains mois, RIM aura certainement besoin d'eux.

Malgré ce que laissent entendre certains critiques, il y a encore un nombre important d'utilisateurs de téléphones intelligents dans le monde qui soutiennent le BlackBerry.

En fait, il y a environ 80 millions d'entre eux, selon les plus récentes données trimestrielles d'abonnement publiées par RIM.

Parmi eux se trouvent des millions de clients s'étant vus remettre un BlackBerry par leur employeur dans le secteur gouvernemental et des entreprises privées.

Ces utilisateurs ont contribué largement à faire de l'appareil un symbole de l'innovation dans les communications mobiles, et ont maintenu une certaine stabilité alors que les parts de marché de la compagnie fondaient en Amérique du Nord et en Europe.

C'est un élément qui n'a assurément pas été ignoré par RIM dans ses préparatifs pour le dévoilement de ses nouveaux téléphones ce mercredi, bien que la bataille pour conserver ces clients ne sera pas facile.

La concurrence dans le marché lucratif des appareils corporatifs s'est avivée, et tandis que RIM a maintenu sa force dans le secteur pendant des années, d'autres entreprises de téléphones intelligents y voient une belle occasion.

La semaine dernière, une aile d'investissement de Samsung - le fabricant principal des téléphones fonctionnant avec Android - a annoncé un «investissement stratégique» dans le groupe de Toronto Fixmo, un fabricant de logiciels spécialisé dans la sécurité des données.

Les gestionnaires d'Apple ont aussi tenu à mettre de l'avant la popularité de leur tablette iPad au sein des grandes banques et des agences gouvernementales.

Le iPhone a aussi pris de l'élan dans le marché des entreprises, a indiqué Apple en téléconférence après le dévoilement des résultats la semaine dernière.

«Les autres compagnies sentent que RIM est vulnérable, a fait valoir Zeus Kerravala, un analyste des télécommunications de ZK Research à Boston. Ce qui représentait à un moment le point central des affaires de RIM montre des signes de faiblesse.»

Un certain nombre de facteurs ont aidé le BlackBerry à rester dominant dans cette sphère d'activités au cours des dernières années.

La simplicité et la sécurité de la structure du réseau de RIM ont généralement satisfait les divisions des technologies des entreprises, mais une combinaison de pannes de service et de la tendance croissante d'amener son propre appareil au travail a rendu RIM plus vulnérable aux poussées de ses rivaux.

«J'ai entendu plus de commentaires négatifs de (gestionnaires) concernant RIM l'an dernier que lors des dix années précédentes cumulées», a soutenu M. Kerravala.

Lorsque les fidèles de BlackBerry parlent des raisons qui les ont motivés à conserver leur appareil, l'échange porte presque toujours sur son clavier physique.

«Il comporte cet aspect professionnel», a exprimé Kriss Stallabrass, un utilisateur de longue date du BlackBerry qui travaille comme gestionnaire de croisières dans les Pays-Bas.

«Je ne sais pas comment l'expliquer, mais quand j'ai mon BlackBerry avec moi, je travaille. J'ai un iPhone pour usage personnel et pour moi, c'est comme un jouet. Je ne joue pas sur mon BlackBerry.»

Les nouveaux BlackBerry arriveront en magasin d'abord avec un écran tactile. RIM dévoilera quelques semaines plus tard un clavier physique mis à jour.

Les dates officielles de sortie doivent être annoncées ce mercredi.