Windows Phone se distingue, dans le marché de la téléphonie intelligente, en jouant la carte de la simplicité volontaire. Ça risque d'être encore plus apparent avec Windows Phone Tango, une mise à jour permettant d'installer le système de Microsoft sur des appareils moins sophistiqués et moins coûteux.

Le but de Microsoft semble évident : percer le marché du mobile dans des pays moins développés, où les appareils haut de gamme font saliver, mais où leur prix de détail demeure un frein massif à leur adoption. Une façon de se démarquer de rivaux comme Apple et Samsung, pour qui chaque mise à niveau est l'occasion de pousser un peu plus loin l'innovation sur leurs produits - et surtout, leur niveau de sophistication.

>>> Suivez Alain McKenna sur Twitter! (@mcken)

Ainsi, même si Microsoft n'en dit pas trop sur Windows Phone Tango, une mise à niveau qu'on prévoit pour cet été, l'information glanée par les observateurs indique que ce système exigera des composants moins complexes pour fonctionner. Ainsi, un combiné pourra posséder moitié moins de mémoire vive, à 256 mégaoctets, et tout de même offrir l'essentiel des fonctions du système.

Dans la foulée, certaines fonctions multitâches seront abandonnées, et certaines applications ne pourront tout simplement pas fonctionner sur ce système. C'est d'ailleurs pourquoi la blogosphère estime que Windows Phone sera dès lors scindé en deux : un système pour les téléphones intelligents plein format, et un second simplifié pour les produits plus bas de gamme.

Si ça semble aller contre nature au premier coup d'oeil, la manoeuvre de Microsoft n'est pas illogique du point de vue du marché. Apple a elle aussi récemment admis que son iPhone a conquis avec succès les cinq pour cent supérieurs du marché de la mobilité mondiale, mais qu'il lui restait encore à connaître le même succès « dans les 95 % restant ». À voir aller Microsoft, on pourrait dire que la prochaine version de son système, elle, s'adresse carrément au fameux 99 %...

La part de marché de Microsoft dans la téléphonie mobile a chuté à 1,6 % ces dernières années. Pour rattraper son retard, la multinationale de Redmond semble avoir décidé de ne pas attaquer de front ses principaux rivaux, Apple et Google, mais plutôt de se faufiler dans des créneaux à plus grand volume, où la marge de profits est cependant moins élevée.