Avec son nouveau système mobile Bada, Samsung souhaite amoindrir sa dépendance au système Android, de Google. Le fabricant coréen songe également à offrir son propre logiciel à ses rivaux, reproduisant la formule qui a permis à Android de connaître un succès commercial explosif, ces dernières années.

Bada est un système mobile encore inconnu du public nord-américain, que Samsung a initialement mis en marché à la fin 2009, en Europe et dans certains marchés émergents. Ça lui a permis d'occuper 1,9 % du marché de la téléphonie mobile, mais Samsung aimerait aller plus loin avec son logiciel.

Non seulement est-ce que des téléphones Bada pourraient débarquer sur le marché américain, mais il pourrait également être décliné en plusieurs versions bonnes pour d'autres types d'appareils, comme des tablettes et des téléviseurs. Selon le Wall Street Journal, Samsung compterait également l'offrir à d'autres fabricants sous forme de logiciel libre, imitant ainsi l'approche prise par Google pour diffuser Android le plus rapidement possible.

Comme Google, Samsung aime l'informatique sous toutes ses formes, sauf que si le groupe coréen est partout, c'est un peu grâce à Android, un système qui peut être utilisé à toutes les sauces. À ce jour, c'est une approche qui a bien profité aux deux géants : Samsung est actuellement le plus important détaillant d'appareils à système Android dans le monde, tandis qu'Android est devenu la plateforme mobile la plus imposante dans le marché de la mobilité informatique, possédant présentement 48 % des parts mondiales.

Ces dernières semaines, les analystes ont grandement spéculé sur l'avenir de cette association. Non seulement est-ce que Google a récemment fait l'acquisition de Motorola Mobility, un important rival de Samsung, mais le détaillant coréen est impliqué dans plusieurs disputes légales avec Apple, qui conteste son utilisation de certaines fonctions d'Android sur ses produits.

En créant son propre système, Samsung pourrait ainsi se défaire d'un allié qui semble de plus en plus lui poser problème. En revanche, notent certains observateurs, l'entreprise pourrait ainsi s'isoler, risquant le même sort que Nokia, dont les ennuis ont véritablement commencé après l'acquisition du système Symbian, aux dépens d'autres solutions moins fermées.