Le départ de Steve Jobs en tant que PDG d'Apple a conclu un mois fertile en surprises dans le secteur des télécommunications. Selon les experts, ces événements relancent la rivalité pour le poste de numéro un dans le lucratif créneau de la mobilité informatique.

Depuis une semaine, la question se pose à nouveau: qui dominera le marché de la mobilité informatique dans deux ans? Apple, dirigée par Tim Cook, Google-Motorola ou le duo Microsoft-Nokia? Même Research in Motion, qui a décidé d'accélérer la conception de son nouveau logiciel d'exploitation, appelé QNX, est toujours dans la course, notent des analystes du secteur.

«Avec Steve Jobs qui prend du recul chez Apple, tout le monde est concerné. Ce sera très difficile de prédire qui dominera ce marché dans deux ou trois ans. Apple et Google ont manifestement une très bonne avance, mais ça pourrait tout aussi rapidement se transformer en une lutte à quatre, avec Microsoft et RIM», pense Amit Kaminer, analyste du secteur des télécommunications pour le Seaboard Group, à Toronto.

Pour le moment, Google domine le marché mondial, son système Android étant installé sur 48% des téléphones intelligents vendus dans le monde, en date du 30 juin dernier. Sa popularité est propulsée par des produits dernier cri mis en marché par au moins six ou sept très grands fabricants.

L'acquisition de Motorola pourrait cependant déplaire à certains des quelque 40 fabricants qui utilisent sa plateforme logicielle. Le lendemain de l'annonce de la transaction, le PDG de Samsung a donné sa bénédiction à la transaction, rassurant un peu tout le monde, mais HTC, Huawei ou même Sony Ericsson pourraient être tentés d'aller voir ailleurs.

L'après-iPhone 5

De son côté, Apple domine outrageusement le créneau des tablettes numériques, l'iPad représentant plus de 80% de ce marché.

L'iPhone 5, attendu tôt cet automne, est au coeur de nombreuses rumeurs en ce moment. Ce qu'on sait, c'est qu'il a été attentivement étudié et révisé par Steve Jobs lui-même.

C'est l'après-iPhone 5 qui pose problème: l'équipe en place sera-t-elle aussi méticuleuse que Jobs dans le souci du détail? Jobs assure qu'il sera un président de conseil d'administration très actif, mais il a lui-même avoué ne plus avoir l'énergie pour poursuivre en tant que PDG.

«La clé dans ce marché, c'est d'offrir la solution la plus simple et la plus économique au consommateur. C'est aussi de proposer un logiciel qui animera à la fois des téléphones intelligents et des tablettes numériques, puisque ces deux créneaux sont de plus en plus interreliés. N'importe qui peut y arriver», résume M. Kaminer.

L'analyste en rajoute, citant Hewlett-Packard et sa nouvelle approche face à WebOS. «HP pense pouvoir réduire le temps et le coût de la conception de sa plateforme en se concentrant sur le logiciel et en laissant le matériel à d'autres, à la manière de Google. Microsoft fait aussi la même chose avec Nokia.»

Apple et Google ont fait leur place en profitant de la complaisance de l'industrie du sans fil. Comment comptent-ils conserver leur position avantageuse, tout en étant aux prises avec des changements importants au sein de leur entreprise respective? Il s'agit d'un tout autre genre de défi, rehaussé par le fait que la concurrence semble désormais prête à leur livrer une rude bataille.