Les fournisseurs canadiens de services sans fil commencent tranquillement à mettre en marché les premiers appareils compatibles avec ce qu'ils appellent leurs «réseaux 4G». Bien que cette expression suscite une certaine controverse auprès des experts en technologies sans fil, ça n'empêche pas Telus d'aller de l'avant, avec le Fascinate 4G, de Samsung.

Le Fascinate 4G est, comme son nom l'indique, compatible avec la norme 4G telle que définie par Telus et plusieurs autres fournisseurs dans le monde. Il s'agit d'un élégant appareil Android au design similaire à celui d'autres appareils de la gamme Galaxy, de Samsung, mais promettant un débit numérique sans égal.

Depuis de nombreuses années, la quatrième génération de réseaux sans fil, ou 4G, est décrite comme l'équivalent sans fil d'une connexion câblée à internet haute vitesse. Passer d'un réseau 3G à un réseau 4G serait, dit-on, comme passer d'un accès à internet par modem téléphonique à un accès par modem-câble.

Bref, les adeptes de la mobilité informatiques ont hâte de pouvoir s'offrir enfin la technologie 4G, qui était jusqu'à tout récemment synonyme de deux types de réseaux  sans fil attendus au Canada entre 2012 et 2015: la technologie Wimax et le LTE.

Le Wimax est une technologie chère à des sociétés comme Intel, qui semble destinée à servir les besoins en communication de communautés éloignées. La technologie LTE, pour Long-Term Evolution, est la préférée des fournisseurs de services mobiles. Bell et Rogers, notamment, utilisent déjà la technologie LTE, de façon très limitée, pour des fins de mise au point.

À titre indicatif, le débit d'une connexion LTE pourrait facilement atteindre 1 gigabit/seconde (Gb/s), ce qui, il n'y a pas si longtemps, ne pouvait être obtenu qu'en se branchant à un réseau filaire de pointe. À titre comparatif, la technologie 3G HSPA+ de Bell, Rogers, Telus et Vidéotron peut atteindre un débit de pointe de 21 mégabits/seconde (Mb/s), ce qui est de 40 à 50 fois plus lent.

Pas beaucoup plus rapide, la 4G

Flairant la bonne affaire, un regroupement international de fournisseurs et d'équipementiers a demandé à l'International Telecommunications Union (ITU), qui supervise l'affaire, de réviser sa définition de la 4G afin d'y inclure d'autres technologies moins avancées.

La technologie présentement déployée par Bell et Telus, appelée Double Cell HSPA+, entre dans cette catégorie. Elle recourt à un protocole qui double essentiellement le débit du réseau 3G HSPA+. La vitesse de pointe de la technologie Double Cell est donc de 42 Mb/s. Inutile de dire qu'elle est loin du gigabit/seconde promis par les réseaux LTE...

Le Fascinate 4G ne se distinguant pas outre mesure de n'importe quel autre appareil Android sur le marché autrement que par sa connexion 4G, c'est donc là où se joue toute l'affaire. Selon les attentes de l'utilisateur, l'appareil est à la fois rapide et décevant.

Essayé à Montréal aux côtés d'un Nexus S à connexion 3G, le Fascinate télécharge les mêmes données 1,6 fois plus rapidement que son concurrent: 5,2 mégabits/seconde pour la 4G, contre 3,1 Mb/s pour la 3G du Nexus S. Il fait beaucoup mieux du côté du téléversement, avec un débit quatre fois plus élevé : 1,6 Mb/s contre 0,35 Mb/s.

Le Fascinate 4G devient de facto le téléphone Android à la connexion numérique la plus rapide sur le marché. Offert à 100 dollars contre une entente de trois ans, il est aussi plutôt abordable. Ça le positionne très avantageusement par rapport aux autres appareils Android, qui ont tous à peu près la même saveur esthétique et mécanique.

En revanche, pour ceux qui attendaient de la « vraie » 4G, il faudra repasser. Ce n'est pas cette année qu'on pourra troquer une connexion haut débit pour la maison par une connexion cellulaire partagée sur son réseau local...