Google s'est défendu vendredi de garder toutes les traces de mouvements des utilisateurs de téléphones équipés de son système d'exploitation Android, et assure n'avoir accès qu'à celles que le propriétaire choisit de lui donner, a indiqué l'entreprise américaine à l'AFP.

Des quotidiens new-yorkais et londonien, le Wall Street Journal et The Guardian, avaient affirmé dans leur édition de vendredi que les téléphones équipés d'Android gardaient la trace des mouvements de leurs utilisateurs, tout comme l'iPhone d'Apple.

«Toutes les informations de localisation partagées sur Android le sont sur le mode de l'opt-in (activation volontaire la fonctionnalité par l'utilisateur)», s'est défendu Google. Elles «ne peuvent être collectées sur Android que lorsque l'utilisateur choisit d'activer la fonctionnalité dans une application qui propose ce service» de géolocalisation.

Google déclare «fournir aux utilisateurs les informations et les outils de contrôle sur la collecte, le partage et l'usage de leur localisation afin de leur offrir une meilleure expérience sur leurs téléphones Android».

«A cet effet, certaines données liées à leur localisation sont stockées sur le téléphone lui-même pour un temps limité», mais «toute donnée géographique envoyée vers les serveurs de Google est rendue anonyme et ne peut en aucun cas être liée à un utilisateur en particulier», selon la firme américaine.

Ces données «ne sont pas traitées» et ne peuvent «absolument pas» être vendues, souligne Google. Elles n'ont «aucune vocation commerciale» car «c'est complètement contraire à la philosophie et aux conditions d'utilisations du système d'exploitation Android» géré par Google et une cinquantaine de partenaires.

De source familière avec le système Android, on indiquait vendredi soir que la capacité de stockage des données de localisation était en outre «limitée»: les nouvelles données viennent constamment en chasser de plus anciennes, si bien que le stockage ne dure qu'environ une semaine.

Avant les informations publiées sur Google, deux chercheurs britanniques, Peter Warden et Alasdair Allan, avaient fait sensation mercredi en publiant une étude montrant qu'Apple avait inclus dans la dernière version du système d'exploitation pour le téléphone iPhone et la tablette informatique iPad (iOS4) une fonction qui stocke durablement les données de géolocalisation de l'utilisateur, sur un dossier non protégé.

«Android enregistre les 50 dernières localisations et c'est difficile d'y accéder -c'est que nous nous attendions à trouver pour l'iPhone, pas qu'il y en ait 30 000 et que ce soit non protégé», écrivait vendredi M. Warden sur Twitter, en faisant une claire distinction entre les pratiques des deux systèmes d'exploitation.

L'étude de MM. Warden et Allan a conduit deux influents parlementaires américains, le sénateur Al Franken et le représentant Ed Markey, à demander des explications à Apple.