À l'ombre du géant Research in Motion, dans la petite bourgade ontarienne de Waterloo, la société Kik fait tranquillement sa place dans un marché de la mobilité en pleine ébullition. Offrant un outil mobile de messagerie instantanée très, très instantanée, Kik ne vise rien de moins que de remplacer, à terme, la messagerie texte.

Son ambitieux projet a pris une tournure plus sérieuse il y a dix jours, alors que trois firmes américaines d'investissement en capital-risque, bien connues du secteur technologique, ont annoncé avoir confié 8 millions de dollars à ses dirigeants.

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Pourtant, Kik n'est qu'une application mobile, pour appareils iPod, iPhone, Android et Windows Phone. RIM, qui possède sa propre application du genre pour ses BlackBerry, a refusé l'application dans son App World. Ça ne l'a pas empêché d'atteindre un million de téléchargements quinze jours seulement après son lancement, en octobre dernier.

En plus d'une messagerie instantanée classique, Kik permet de clavarder en groupe, incluant jusqu'à dix utilisateurs en simultané. L'application permet aussi d'envoyer des photos. Son créateur, Ted Livingston, a bossé deux ans chez RIM avant de fonder Kik. Il participait au développement du Blackberry Messenger, justement.

Dans la messagerie de groupe, ce ne sont pas les applications concurrentes qui manquent. Un des investisseurs cités ci-haut assure que Kik se distingue de deux façons : primo, en offrant le service de messagerie le plus rapide sur le marché, et secundo, par ses dirigeants, qui semblent avoir une vision bien claire du futur de leur petite entreprise.

À moyen terme, ce marché est appelé à se consolider autour de trois ou quatre plateformes mobiles, la messagerie texte pouvant bien être laissée de côté, pour des raisons générales de coûts : pourquoi payer un surplus à son fournisseur de services sans fil si on peut clavarder gratuitement via la connexion numérique de son appareil?

Kik espère bien être du lot, même si elle doit se frotter à des géants comme Facebook, GroupMe et, bientôt, RIM, qui compte déployer son Messenger sur iPhone et Android.