Le géant britannique de la téléphonie mobile Vodafone a déploré jeudi avoir été obligé de diffuser à ses abonnés en Égypte des messages officiels, sans qu'ils soient clairement attribués au gouvernement, et affirme s'en être plaint aux autorités.

Dans un communiqué publié à Londres, Vodafone a expliqué que les autorités égyptiennes faisaient usage, depuis le début des manifestations antigouvernementales, d'une loi contraignant les opérateurs de téléphonie mobile du pays (Vodafone, Mobinil et Etisalat) à relayer des messages officiels à destination de la population, sous forme de SMS.

Le groupe, qui n'a pas détaillé les messages concernés, a assuré qu'il n'avait aucun contrôle sur leur contenu, et qu'il s'était plaint auprès des autorités qu'ils ne soient pas attribués clairement au gouvernement. Il a qualifié cette situation d'«inacceptable».

D'après des journalistes de l'AFP en Egypte, un de ces SMS diffusés par les opérateurs à la demande des autorités disait: «Les forces armées veillent à votre sécurité et n'auront pas recours à la violence contre ce grand peuple».

Un autre exhortait «chaque mère, père, soeur et frère, et tout citoyen honorable» à «protéger le pays».

«À la jeunesse d'Égypte: méfiez vous des rumeurs, écoutez la voix de la raison, l'Égypte est au-dessus de tout, préservez-là», assurait un troisième.

Les opérateurs mobiles en Égypte, dont Vodafone Egypt, ont également été contraints à plusieurs reprises de suspendre leurs services dans certaines zones à la demande des autorités. Celles-ci ont aussi coupé pendant cinq jours l'accès à internet dans tout le pays, dans l'espoir d'entraver le mouvement de protestation sans précédent contre le président Hosni Moubarak.