Rogers annonce aujourd'hui la mise en vente du Palm Pre 2, premier téléphone intelligent signé Palm depuis son acquisition par Hewlett-Packard. Principale caractéristique du Pre 2 : WebOS 2.0, un système d'exploitation aussi intuitif que bien léché, qui n'attend vraisemblablement qu'une chose : être installé sur une première tablette numérique.

Quiconque a joué avec le Pre de première génération ne sera pas dépaysé par le nouvel appareil, que Technaute a pu tester au cours du dernier mois. La forme générale est la même : le petit écran tactile coulissant de 3,1 pouces, sous lequel est dissimulé un clavier coulissant dont les touches rappellent les populaires Treo d'une autre époque.

L'appareil est composé d'un plastique noir, et d'un affichage tout en verre (d'où disparaît la touche centrale du Pre original) qui lui confèrent un air robuste, mais bon marché. Il faut dire qu'à 100 dollars (moyennant une entente ferme de 3 ans), le Pre 2 se positionne comme le téléphone intelligent d'entrée de gamme, pour les consommateurs qui cherchent un premier appareil dans ce créneau en forte croissance.

Sous le capot, les améliorations sont un peu plus remarquables. D'abord, l'appareil a droit à un nouveau processeur cadencé à 1 GHz, à une caméra numérique de 5 mégapixels ainsi qu'à une antenne 3G HSPA. Une mémoire interne de 16 gigaoctets, du WiFi, Bluetooth et GPS sont aussi de mise. La pile promet 5,5 heures d'utilisation ininterrompue.

HP et Palm ajoutent à nouveau un socle de chargement sans fil aimanté sur lequel on dépose le Pre 2. Celui-ci se transforme alors en cadre photo ou autre, selon qu'on installe des applications conçues pour fonctionner dans ce mode, appelé Exhibition.

WebOS 2.0 : séduisant, mais méconnu

Disons-le d'entrée de jeu : Palm s'y connaît en matière de systèmes mobiles, et WebOS 2.0 en fait la preuve de façon éloquente. Tout ce que les ingénieurs de la marque californienne peuvent contrôler, de l'interface générale à la gestion des tâches, témoigne d'un souci du détail qui devrait faire pâlir de honte leurs homologues de chez Google, Microsoft et Nokia.

D'abord, les fonctions tactiles vont au-delà du simple clic ou du pincer-pour-agrandir : la barre de lancement rapide surgit en tout temps après un glissement du doigt vers le haut, on ouvre, on accède aux applications en faisant glisser deux doigts, et ainsi de suite. Une surface tactile sous l'écran, sertie d'une fine ligne illuminée à trois DEL, accélère la navigation d'ensemble.

Ensuite, pas de casse-tête pour gérer ses communications mobiles : Synergy intègre en un seul endroit les contacts provenant d'un peu partout, du carnet téléphonique à Twitter en passant par les serveurs de courriel et Facebook. C'est efficace.

Pour envoyer un message par courriel, par SMS, sur Facebook, Twitter ou Linkedin, on n'a qu'à descendre le clavier et se mettre à tapoter. WebOS reconnaît l'action et réagit en conséquence. Pour ceux qui se le demandent, WebOS est le système mobile le plus multitâches en ville : les applications ouvertes apparaissent côte à côte à l'écran sous forme de « cartes », et on passe d'une à l'autre en un clin d'oeil.

Enfin, le navigateur du Pre 2 peut afficher le contenu Flash.

Des limites évidentes

C'est ce que Palm ne contrôle pas qui vient hanter cet appareil. La boutique d'applications n'est pas déserte, mais souffre d'un manque manifeste d'intérêt des développeurs tiers. Les jeux vidéo font pitié à voir. La synchronisation avec un poste informatique, elle, souffre d'une lacune pas si grave, mais un brin agaçante : contrairement au modèle précédent, le Pre 2 ne se déguise pas en iPod au moment de le brancher, ce qui aurait permis d'y synchroniser sa médiathèque directement à partir du logiciel iTunes, d'Apple.

Placé devant le même problème, RIM propose un logiciel pour Mac et PC qui récupère les réglages d'iTunes et propose d'automatiser la synchronisation avec ses modèles BlackBerry. Pas de ça chez Palm (et pourtant Apple et HP ont une relation beaucoup plus amicale qu'Apple et RIM).

Côté matériel, l'absence d'une caméra frontale peut être perçue comme une lacune, vu l'intérêt grandissant envers ces petits périphériques pour faire des appels vidéo via WiFi ou 3G. Les 16 gigaoctets peuvent aussi paraître peu généreux, même si c'est suffisant pour des milliers de chansons, de photos et, pour ceux qu'un écran de 320 x 480 pixels ne dérange pas, de vidéos.

De toute façon, le Pre 2 ne semble pas jouer la carte du hi-tech. Sans l'admettre ouvertement, on sent que Palm vise un public peu intéressé par les iPhone et BlackBerry de ce monde. Imaginez-le comme le téléphone intelligent pour les nuls : l'appareil est simple et intuitif, l'interface efficace et sans flafla. En plus, son prix de détail le situe plus près de l'entrée de gamme que plusieurs modèles rivaux.

C'est aussi un coup de sonde pour HP, qui se prépare à mettre en marché une première tablette numérique animée par le système WebOS. Cette tablette, dont le nom de code semble être Topaz, devrait être mise en marché avant juin 2011. On imagine qu'on en saura plus à ce moment, mais en attendant, les nostalgiques des premiers téléphones Palm auront toujours le Pre 2 pour se rappeler combien cette marque a toujours été synonyme d'originalité et de simplicité.

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