Microsoft a fait un bond de géant entre Windows Mobile 6.5 et Windows Phone 7. Son nouveau système est élégant, original et fonctionnel. Laissons Microsoft le temps de procéder à quelques mises à jour et il pourra sans doute rivaliser d'égal à égal avec les Android, BlackBerry et iOS de ce monde.

Windows Phone 7 est un système d'exploitation qui incarne en quelque sorte le renouveau chez Microsoft. Plus que de bâtir sur les fondations de Windows Mobile 6.5, Windows Phone semble entièrement nouveau. Exit les menus étriqués accessibles seulement du bout du stylet. Exit, aussi, l'interface rappelant un ordinateur de poche.

Ça a ses bons côtés. D'abord, les nouvelles tuiles carrées qui donnent forme à l'écran d'accueil sont faciles à repérer et promettent une belle variété d'icônes et de couleurs.

Déjà, les applications fournies par Microsoft s'acquittent bien de leur tâche: Explorer Mobile affiche le web de belle façon, et se compare aux autres fureteurs mobiles sur le marché. Bing Maps est élégant, même s'il est plus lent que Google Maps à certains niveaux. Outlook, la messagerie et Zune fonctionnent bien. On peut déjà installer Facebook et Twitter pour WP7, ainsi que plusieurs jeux créés par des tiers.

On a quand même hâte de voir le Marketplace, une fois que les développeurs auront embarqué plus massivement dans l'aventure. On attend des centaines, voire des milliers d'applications lors du lancement de l'appareil, la semaine prochaine. Certaines sont gratuites, plusieurs exigent de payer une somme qui varie grandement, de 1 à 10 dollars.

Bonne idée, on peut essayer avant d'acheter, évitant un dédoublement d'applications comme celui qu'on retrouve du côté de l'App Store d'Apple. Les versions «légères», pas de ça sur Windows Phone 7. En principe, du moins.

Par ailleurs, Microsoft a eu la bonne idée d'intégrer certains services à son système. Les amis Facebook se trouvent dans l'application de contacts, qui se lit comme un fil de nouvelles ou comme un carnet d'adresses. On peut jouer sur Xbox Live à partir de l'application destinée à cette tâche.

On peut évidemment synchroniser l'appareil avec un serveur Exchange, ou même plus d'un à la fois. En revanche, synchroniser avec les Google Apps est plus compliqué. Microsoft sert la recette inverse à Google. Les premières moutures d'Android n'étaient pas compatibles avec Exchange.

Windows Phone 7 crée une tuile pour chaque compte courriel. On aurait préféré une boîte unifiée. Question de goûts sans doute.

Dans l'ensemble, le nouveau système de Microsoft répond aux premières attentes face à un logiciel mobile. En fait, Windows Phone 7 est probablement mieux ficelé que l'était Android au même stade de son évolution. Seul hic, ça fait quand même deux ans de ça et Android a pris du galon depuis...

Pour Microsoft, c'est la pente à remonter dans les prochaines mises à jour qui sera cruciale: le copier-coller, une forme de défilement plus rapide pour les listes interminables, une meilleure intégration de la forme horizontale (certaines applications pivotent sur le côté, mais elles sont rares) viennent en tête de liste.

Microsoft devra trouver une façon d'accélérer son système mobile, car à processeur similaire, Android est plus rapide. Les applications sont lentes à s'ouvrir sur Windows Phone 7.

En plus, si Microsoft pousse plus loin ses éléments de divertissement, comme l'accès à Xbox Live et l'écosystème Zune tout naissant, et continue d'intégrer ses solutions d'affaires, comme la suite bureautique Office, à sa plateforme mobile, Windows Phone 7 pourrait devenir un sérieux concurrent tant aux Android et iPhone qu'aux BlackBerry.

Ce n'est cependant pas tout à fait le cas aujourd'hui. Windows Phone 7 est élégant et risque de susciter un intérêt par effet de nouveauté, mais il reste beaucoup de petits détails à ficeler. Disons simplement que Microsoft est sur la bonne voie. La mise à jour attendue en janvier prochain nous dira si le géant de Redmond est apte à rattraper la concurrence, ou seulement bon pour la talonner.

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