Le réseau publicitaire mobile iAd, de la société Apple, ne fonctionne présentement qu'en Angleterre et aux États-Unis, mais des développeurs québécois ont déjà commencé à empocher gros, ce qui pourrait en mener d'autres à revoir leur pratique commerciale.

iAd a été dévoilé en grande pompe plus tôt cette année par un Steve Jobs emballé de dévoiler un réseau publicitaire mobile haut de gamme, où les publicités seraient de véritables petits bijoux d'interactivité et de design.

Depuis, les mauvaises nouvelles se sont accumulées, avec seulement six des dix-sept annonceurs ayant signé une entente avec Apple ayant produit une campagne pour iAd. Deux autres, Adidas et Chanel, ont retiré leurs billes, estimant qu'Apple était trop exigeante envers le type de publicité toléré sur ce nouveau réseau.

Malgré ces ratés, le réseau semble connaître un certain succès auprès des développeurs soumettant des applications populaires. Un de ceux-là est Luc Vandal, qui a créé la société Edovia, à Montréal. Edovia vend pour 1 dollar un jeu inspiré du populaire Battleship pour iPhone, baptisé Warships, dans tous les marchés où Apple est présent, incluant ceux où le réseau iAd est opérationnel.

Cet automne, Edovia a fait un spécial et offert Warships tout à fait gratuitement, ce qui s'est traduit par 1,4 million de téléchargements de l'application, qui est depuis fortement utilisée par les acheteurs : selon M. Vandal, grâce à Warships seulement, Edovia empoche de 60 à 100 dollars chaque jour en ristournes provenant d'iAd.

« C'est ironique qu'on reçoive de l'argent provenant de pays étrangers pour des publicités qu'on n'a jamais vues », dit Luc Vandal. « Cela dit, pour nous, c'est une bonne nouvelle, car sinon, on aurait pu tout simplement abandonner le développement de Warships. »

En effet. À 1 $ pièce, Warships se vendait au compte-gouttes, générant très peu de profits pour la petite entreprise québécoise. Avec 1,4 million de copies utilisées sur une base régulière, elle fait manifestement beaucoup plus d'argent qu'avant,

Ce n'est que le début : iAd sera bientôt opérationnel dans plusieurs autres marchés, et même si Edovia n'a aucune ambition de s'attaquer à d'autres plateformes mobiles pour le moment, elle pourrait créer de nouvelles sources de revenus en produisant une version pour Andoird, BlackBerry ou Windows Phone 7 de ses applications.

En revanche, si c'est payant en ce moment, nul ne sait combien de temps ça durera : les joueurs pourraient se lasser subitement de Warships et Edovia se retrouverait à la case départ. « On le prend comme un bonus, car c'est un modèle qui est très imprévisible », conclut l'entrepreneur montréalais. Surtout si Apple continue d'effrayer les annonceurs potentiels...

Pour me suivre sur Twitter: @mcken