La Chine a instauré mercredi l'obligation de présenter une pièce d'identité pour acheter tout nouveau numéro de téléphones cellulaires, et provisoirement interdire leur vente par les gérants de kiosques, a rapporté la presse.

«A compter d'aujourd'hui (mercredi), tous les numéros doivent être enregistrés sur le réseau téléphonique avec un nom, et même les utilisateurs de numéros fonctionnant avec des cartes prépayées doivent fournir leur identité», rapporte le Journal de la jeunesse chinoise en citant une directive gouvernementale.

Selon les derniers chiffres officiels, la Chine comptait fin juillet 814 millions d'utilisateurs de portables, mais environ 320 millions n'étaient pas identifiables par leur numéro, a expliqué au China Daily un responsable du ministère de l'Industrie et des technologies de l'information, Chen Jinqiao.

Tous les détenteurs de numéros de portable, les étrangers y compris, ont jusqu'en 2013 pour s'identifier faute de quoi l'accès au réseau pourra leur être refusé.

Le Journal de la jeunesse chinoise explique que «comme les propriétaires de kiosques manquent d'expérience en matière de contrôles et que les clients ont certaines réticences à leurs fournir leurs cartes d'identité et des informations personnelles détaillées», ils ne sont «provisoirement» plus autorisés à vendre les cartes SIM, le temps de recevoir une formation.

La décision, mûrie par le gouvernement depuis 2006, est destinée à lutter contre les messages non désirés ou pornographiques et contre la fraude, selon le porte-parole du ministère, Wang Lijian, cité par le China Daily.

Contactés par l'AFP, les responsables du ministère se sont refusés à tout commentaire.

La mesure pourrait également servir à contrôler davantage l'internet alors que 75% des 200 millions d'internautes chinois âgés de moins de 25 ans utilisent des téléphones portables pour naviguer sur le net.

La Chine développe l'internet mais les autorités déploient des grands moyens pour le contrôler, bannissant les opinions dissidentes et poursuivant en justice ceux qui utilisent la toile pour organiser la contestation.