Le fabricant du téléphone multifonctions BlackBerry, Research in Motion (RIM), collabore avec le gouvernement indien pour permettre une surveillance des données échangées par les utilisateurs, affirme samedi le Wall Street Journal sur son internet.

«Research in Motion a offert des renseignements et des outils pour aider l'Inde à effectuer une surveillance des services de courrier électronique et de messagerie instantanée», a indiqué le quotidien, citant des sources «au courant de négociations confidentielles et détenant le compte-rendu de réunions» qu'ont pu consulter ses journalistes.

L'Inde a demandé jeudi aux opérateurs téléphoniques l'accès d'ici à la fin août aux données cryptées du BlackBerry, sous peine de bloquer ces services pour raisons de sécurité.

RIM a toujours nié offrir des solutions spécifiques aux pays souhaitant accéder à des données cryptées. Or d'après les documents consultés par le Wall Street Journal, le groupe canadien en a présenté à New Delhi.

«Lors d'une réunion le 26 juillet, des représentants de RIM ont dit à des responsables indiens qu'ils avaient 'une procédure pour aider les administrations chargées de la sécurité à traquer les messages qui les intéressent', d'après un compte-rendu de la réunion réalisé par le gouvernement indien», a rapporté le Wall Street Journal.

L'Inde, en proie à des violences séparatistes au Cachemire (frontière pakistanaise) et à une rébellion maoïste dans de nombreux Etats, est particulièrement attentive aux usages possibles des nouvelles technologies depuis qu'en novembre 2008, un commando d'islamistes les a employées pour coordonner des attentats à Bombay qui avaient fait 166 morts.