Le gouvernement allemand a indiqué lundi avoir demandé aux ministres et hauts responsables de bannir l'usage des téléphones mobiles iPhone et des BlackBerry, en raison d'une hausse «spectaculaire» des attaques contre les réseaux allemands de téléphonie et internet.

Selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur, cette mesure découle d'une recommandation «pressante» de l'Office fédéral pour la sécurité des techniques d'information (BSI) et les ministres ont été invités à utiliser plutôt les appareils Simko de la compagnie de téléphonie Deutsche Telekom.

Les téléphones intelligents BlackBerry, fabriqués par l'entreprise canadienne Research in Motion (RIM), offrent un haut niveau de protection des données et des courriels, mais Berlin est semble-t-il inquiète que les données transitent toutes via deux centres de RIM au Canada et en Grande-Bretagne.

Le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière a fait état lundi d'une «augmentation dramatique des attaques» contre les réseaux allemands de téléphonie et internet, en particulier ceux du gouvernement, dans une interview au quotidien Handelsblatt.

Les ministères, les ambassades et l'administration sont victimes d'une offensive d'envergure de piratage de leurs réseaux de communication, a dit le ministre conservateur. Or «le gouvernement doit garder à l'esprit qu'il doit protéger son propre réseau de manière efficace», a-t-il dit.

Selon une note interne du ministère, citée par le Handelsblatt, «les réseaux de téléphonie mobile en particulier sont un facteur de danger». Le journal indique, en citant les services allemands du renseignement, que les attaques proviendraient de services du renseignement étrangers et du crime organisé.

Certains pays cherchent à obtenir l'accès aux messages électroniques cryptés des BlackBerry.

L'Arabie saoudite a annoncé début août la suspension des services de BlackBerry. Les Emirats arabes unis prévoient eux aussi de suspendre dès octobre certains services du téléphone multifonctions BlackBerry non conformes aux lois en vigueur dans le pays et qui soulèveraient des problèmes de sécurité, selon les autorités. Et l'Inde s'interrogerait à son tour sur des mesures similaires.