Le fabricant du téléphone multifonctions BlackBerry a jugé mercredi inconcevable que des gouvernements puissent interdire le cryptage des télécommunications, alors qu'il est engagé dans un bras de fer avec plusieurs pays à ce sujet.

«Si on interdisait un cryptage fort, cela fermerait (les communications pour) les sociétés, les commerces, les banques, Internet», a déclaré le co-directeur général du groupe canadien Research in Motion, Mike Lazaridis, dans un entretien au New York Times.

«De fait, on empêcherait tout. Cela a peu de chance d'arriver», a-t-il ajouté.

Ces déclarations interviennent alors que l'Arabie saoudite a suspendu mardi les services des BlackBerry, et les Émirats arabes unis ont annoncé leur intention de faire de même en octobre.

Ces pays du Golfe exigent de pouvoir surveiller les téléphones multimédias du fabricant canadien, qui réplique n'accorder aucune dérogation à son système de cryptage, particulièrement sûr.

Le gouvernement indien, évoquant lui aussi des questions de sécurité nationale et la difficulté d'un «monitoring du BlackBerry», a également récemment menacé d'interdire certains services des appareils de RIM dans son pays, l'un des marchés télécoms les plus attirants au monde.

Mais alors que des informations de presse assuraient que RIM autoriserait les services de renseignement indiens à lire des messages cryptés d'utilisateurs en Inde, un porte-parole du fabricant a démenti mercredi tout accord en ce sens.

«Nous espérons parvenir à une solution (avec le gouvernement indien). Mais il ne peut y avoir de compromis sur la sécurité pour les communications de nos clients», a déclaré à l'AFP Satchit Gayakwad.

«Nous n'allons pas faire de compromis là-dessus», lui a fait écho M. Lazaridis dans le quotidien new-yorkais. «C'est cela qui a fait de BlackBerry la solution numéro un dans le monde».