L'iPhone 4 arrive au Canada aujourd'hui, précédé d'une importante couverture médiatique et d'une réputation... pas des plus enviables. Apple a en effet eu droit à de vives critiques au cours des dernières semaines, notamment aux États-Unis où l'appareil est vendu depuis plus d'un mois. Une histoire d'antenne pas toujours fiable qui ne semble pas toutefois refroidir les acheteurs québécois.

«Ça ne me fait pas peur», dit d'emblée Richard Johnson. Cet habitué des produits Apple a réservé son iPhone 4 depuis belle lurette et ce n'est pas une histoire gonflée «par les journalistes et la jalousie des autres compagnies» qui va le faire changer d'idée.

Cette histoire, désormais surnommée «Antennagate» (voir chronologie), a débuté après que des propriétaires d'iPhone 4 eurent noté que le signal avait tendance à faiblir, voir à flancher, quand ils tenaient leur téléphone d'une certaine façon.

En conférence de presse à la mi-juillet, le patron d'Apple a tenté de calmer le jeu en annonçant qu'il allait offrir un étui à tous ceux qui achèteront le téléphone intelligent d'ici la fin septembre. En plus de régler un problème de nature technologique, les étuis «ajoutent une touche de style à tout iPhone 4», tente de convaincre Apple sur son site internet.

Les gens qui feront la file ce matin pour mettre la main sur le téléphone savent donc à quoi s'attendre: ils doivent mettre un étui autour de leur appareil, faute de quoi ils courent le risque de perdre la communication avec leur interlocuteur.

«Si j'étais un acheteur, j'attendrais un peu, dit Charles Tanguay, responsable des communications à l'Union des consommateurs. Un acheteur prudent devrait attendre qu'ils règlent leur problème plutôt que de vivre avec une solution improvisée.»

Reste que cette histoire d'antenne n'inquiète pas outre mesure l'analyste Iain Grant, du Seaboard Goup. «Mon nom est encore sur la liste pour l'achat d'un iPhone 4. En tout cas, je sais où ne pas le toucher», rigole-t-il.

Il croit en outre que l'appareil va bien se vendre au Canada, malgré la mauvaise presse qui l'a précédé. Il estime aussi que Steve Jobs a fait un bon travail lors de sa plus récente conférence de presse, pour rassurer tant les consommateurs que les investisseurs.

Déjà détenteur d'un iPhone 3GS, Richard Johnson a regardé la conférence de presse en différé sur le web. Il a été convaincu par les propos du grand patron d'Apple.

«On aurait pu entendre une mouche voler quand il parlait, dit le journalier. C'est un homme très intelligent, ce qu'il dit a ben de l'allure.» Le «vieil» iPhone 3GS de Richard Johnson sera donc légué à son père et c'est avec enthousiasme qu'il ira se chercher un iPhone 4.

Il n'est pas le seul à avoir été convaincu par Steve Jobs. Selon Apple, plus de 3 millions d'iPhone 4 qui ont été vendus dans le monde depuis son lancement, le 24 juin dernier. Non, ce n'est pas une antenne qui va freiner les ardeurs des amateurs de la pomme californienne.

La liberté a un prix

Vendu à compter de ce matin, l'iPhone 4 peut être acheté «débarré» dans les magasins Apple Store du pays. En payant leur appareil plus cher, les acheteurs n'auront pas l'obligation de signer un contrat avec un fournisseur de services sans fil et pourront changer ce fournisseur quand bon leur semble. Jusqu'ici, Bell, Telus, Rogers et Virgin Mobile ont annoncé qu'elles allaient offrir des forfaits pour l'iPhone 4.

Chez Rogers, avec un forfait de trois ans, les iPhone 4 de 16Go sont vendus 159 $ et ceux de 32Go, 269 $. Les prix son sensiblement les mêmes chez Telus. Quant à ceux qui le voudraient débarré, le téléphone de 16Go est vendu 659 $, tandis que celui de 32Go est à 779 $.