Calculer sa dénivellée de la journée, sa vitesse sur la piste rouge, ou filer plus rapidement au chaud en cas de pépin: les fonctions de géolocalisation du dernier iPhone ouvrent aux grandes stations de ski une foule d'idées de services pratiques.

Testées fin décembre dans la station des Alpes de Méribel, ces «applications ski» ont vite gagné une dizaine de stations alpines et franchi le cap des 100 000 téléchargements.Un exemple pratique: «une jeune fille a fait une chute en passant une bosse. L'ami de son père a appelé les secours, qui sont arrivés en deux minutes», a raconté à l'AFP Fabrice Mielzarek, directeur général de Méribel Tourisme.

«Il a simplement pressé une grosse touche sur l'écran de l'iPhone», sans enlever ses gants, «ni redescendre au téléski, ce qui lui a permis de rester près d'elle», explique-t-il.

Autre innovation, l'application «Myski» calcule la vitesse du skieur: «la puce GPS de l'iPhone enregistre son passage en différents points de la piste, tous les 50 mètres», explique Stéphane Albrecht, l'un des concepteurs, chez SkiPlan, PME d'une quinzaine de salariés basée à Albertville (Savoie).

Mais pas question de compter sur l'iPhone en cas d'avalanche : la puce GPS est loin d'avoir la précision d'un ARVA (appareil de recherche des victimes d'avalanche), qui nécessite lui-même le renfort de pelles et sondes.

La géolocalisation valorise surtout les nouveaux plans des pistes au format électronique: «les gens sont contents de savoir où il sont, puis de retrouver le parcours et le dénivelé effectués, le soir à l'apéro», note François Badili, de l'office de tourisme de Serre-Chevallier.

Le skieur retrouve aussi les bars et restaurants proches, ou les pistes récemment damées. A Val Thorens, il pourra consulter, dans la file du téléski, l'un des 185 salariés des remontées mécaniques, qui auront chacun leur iPhone.

La station envisage même de prévenir les skieurs à l'approche de la cime Caron (3195 mètres), que l'iPhone permettra de découvrir par une vidéo panoramique, avec le nom des sommets, même en plein brouillard.

Aux Deux-Alpes, 2000 skieurs avaient accepté l'hiver précédent de donner leur numéro de portable pour recevoir quelques alertes sélectionnées, en cas de chute de neige nocturne ou de descente aux flambeaux.

«Il faut ôter les gants», mais dans les «remontées couvertes, on voit les gens sortir l'iPhone pour préparer l'itinéraire ou regarder la météo», note Yannick Siveton, des Mesnuires.

Selon SkiPlan, l'iPhone profite de l'informatisation poussée des stations françaises qui permet déjà de vendre 10% à 30% des forfaits via internet.

La plupart ont leurs propres bases météo, avec webcam et mesure du vent, reliées à SkiFrance, portail fédérant 142 sites web de stations, au succès parfois fulgurant: 2,29 millions de visiteurs et 10,9 millons de pages vues par saison à Val Thorens, selon le webmestre Gilles Mouginot.

Restent les points faibles de l'iPhone : «l'écran semble souvent petit au débutant. Pour l'instant, on a donc surtout des habitués de la navigation sur iPhone», reconnaît Gilles Vanheure, des Deux Alpes.

Après des débuts poussifs en novembre 2007 (100 000 ventes en cinq mois) l'iPhone profite depuis juin 2008 de la téléphonie 3G et depuis juillet 2009 d'une fonction vidéo et d'une batterie plus autonome, recherchées par le skieur, car «le froid et ces nouveaux services consomment de la batterie», rappelle Christian Reverbenne, de l'Alpe d'Huez.