À 17 ans, près d'un adolescent américain sur trois a déjà reçu des photos suggestives sur son téléphone portable, affirme une étude américaine publiée mardi par le Pew Research Center.

Globalement, 15% des adolescents de 12 à 17 ans qui possèdent un portable affirment avoir déjà reçu des photos de nus d'une personne de leur connaissance. Cette proportion s'élève avec l'âge des sujets, atteignant 30% à 17 ans. Quelque 4% des 12-17 ans reconnaissent en avoir envoyé.Pas moins de 75% des adolescents (83% des 17 ans) ont aujourd'hui un portable contre 64% en 2004.

Et 75% de ces jeunes ayant un portable ont un forfait qui leur permet d'envoyer un nombre illimité de messages.

Il n'y a pas de différences entre garçons et filles dans la pratique du «sexting», qui consiste à envoyer des images à caractère sexuel de portable à portable, selon cette étude du Pew Research Center réalisée sur 800 jeunes de juin à septembre 2009.

«La plupart des gens sont trop timides pour avoir des relations sexuelles. Faire du sexting, c'est plus facile», juge un lycéen interrogé dans l'enquête. «Ma religion ne m'interdit pas le sexting», renchérit un autre.

L'étude souligne toutefois que la justice américaine commence à poursuivre ces adolescents qui partagent des images de nus, les accusant de «diffusion de pornographie», «trouble de l'ordre public» ou «abus sexuel».

Ainsi, en Pennsylvanie, 17 élèves ont été menacés d'être inculpés d'infractions aux lois anti-pornographie pour avoir partagé des images suggestives s'ils ne suivaient pas cinq semaines de programme de réhabilitation.

En Floride, un jeune homme de 18 ans a été inscrit au registre des délinquants sexuels pour les 25 prochaines années pour avoir envoyé des photos de sa petite amie à ses amis après sa rupture d'avec la jeune fille.

Quelques États, comme le Vermont et l'Utah, ont en revanche choisi de réduire les sanctions pour en faire une contravention (sanctionnée d'un an de prison au maximum) plutôt qu'un délit (sanctionné de plus d'un an de prison).