Les services bancaires mobiles, qui permettent d'effectuer des transactions telles que des virements par l'entremise d'un téléphone cellulaire sans passer par un ordinateur ou une banque, sont en pleine expansion en Afrique.

Le Kenya n'en a que pour M-pensa. Ce service, mis sur pied grâce à la collaboration de Vodafone et de Safaricom avec des institutions financières, est en fait une plate-forme de paiement virtuelle. Pour s'inscrire, suffit d'ouvrir un compte chez un mandataire de M-pensa, de fournir son numéro de téléphone et une pièce d'identité, puis de remettre une somme à déposer dans le compte nouvellement créé. Ensuite, un simple texto (SMS) suffit pour transférer de l'argent à un commerçant ou à un client - à condition que le partenaire d'affaires soit lui aussi inscrit à ce type de service, évidemment. La plateforme permet également le paiement de factures et l'envoi de demandes de micro-crédit.

Voilà pour le fonctionnement de base. Si le service a autant de succès, toutefois, c'est qu'il répond facilement à un besoin réel. Selon la Banque mondiale, seulement 20% des ménages africains ont accès à des services bancaires de proximité, proportion qui descend aussi bas que 5% dans des pays comme l'Éthiopie et le Zimbabwe. Ainsi, des milliards de dollars seraient dissimulés dans les murs, sous les matelas, etc.

La téléphonie cellulaire, elle, connaît un essor fulgurant sur le continent noir. Selon diverses statistiques concordantes, environ 270 millions d'Africains sur près d'un milliard possédaient un téléphone portable à la fin de 2008, et ce chiffre pourrait doubler d'ici 2013. Dans le monde, ils seraient plus d'un milliard à posséder un cellulaire, mais aucun compte bancaire. En Afrique du Sud, il existe huit téléphones cellulaires pour chaque ligne fixe en service. Au tournant du millénaire, les Kényans étaient environ 15 000 à posséder un téléphone cellulaire; ils sont désormais plus de 15 millions. La couverture du signal cellulaire suit la même tangente.

Tout le monde y trouve son compte. Les banques se servent de l'Afrique comme laboratoire technologique et s'avouent d'ailleurs très heureuses de voir le modèle fonctionner, puisque l'ouverture de succursales bancaires ne serait pas rentable. Les Africains, eux, savent leur argent en sécurité et paient des frais de transaction dix fois inférieurs à ceux qu'ils paieraient en succursale.

Alors, c'est pour quand au Québec? Probablement lorsque les succursales bancaires seront plus rares et les frais, passablement plus élevés.

Sources: BBC.co.uk, guardian.co.uk, Afrik.com, un.org

Vous avez une nouvelle à nous communiquer ou encore une idée pour un reportage? Écrivez-nous à technaute@cyberpresse.ca.