Un service téléphonique à moins de 10 $ par mois? Des appels internationaux au tarif local? Ça devient possible... par votre con­nexion Internet.

Le marché de la VoIP (Voice over Internet Protocol) est tout récent. Skype est probablement le joueur le plus connu, avec plus de 400 millions d'abonnés, mais il n'est plus seul, loin de là.Deux usagers Skype peuvent se parler «gratuitement», ou pres­que. En effet, rien n'est vraiment gratuit dans ce bas monde. Si vous faites un appel vidéo de 30 minutes, vous utilisez pas mal de bande passante. Vous ne payez rien à Skype pour l'usage de son logiciel, mais si vous dépassez la limite prévue à votre compte, vous devrez payer pour ces octets de trop.

Skype, comme la plupart des autres fournisseurs de services, vous permet aussi d'ouvrir un compte pour appeler des téléphones con­ventionnels. Fort bien. Il est même possible d'obtenir son propre numéro Skypein, grâce auquel un abonné Skype peut recevoir un appel de n'importe quel téléphone. Le service est offert dans 26 pays, mais pas au Canada...

Pourquoi? Les normes canadiennes sont différentes des nor­mes américaines en ce qui con­cerne les appels d'urgence (9-1-1) et la définition d'un service VoIP, nous répond par courriel une porte-parole de l'entreprise, Meghan Cross. Le CRTC divise le marché en plusieurs catégories et sous-catégories de service, chacune avec ses réglementations différentes et cet environnement ne convient pas à Skype, qui attend que le CRTC modifie son approche.

Autres fournisseurs

Qu'à cela ne tienne, d'autres fournisseurs, et ils sont nombreux, offrent déjà des numéros de téléphone dans plusieurs régions canadiennes. L'entreprise américaine Callcentric offre par exemple un numéro 418 pour 5,95 $ par mois, plus 3 $ pour le 9-1-1. Vous payez aussi un autre 5,95 $ à l'inscription.

Par la suite, n'importe quel appel au Canada coûte à peu près 2 ¢. Le prix comprend la boîte vocale et l'afficheur sans supplément.On peut aussi prendre différents forfaits, par exemple 19,95 $ par mois pour des appels illimités au Canada et aux USA. Plusieurs joueurs essaient de se glisser dans cette nouvelle niche.

Vonage est l'un des plus connus, mais on observe des plaintes à propos de ses pratiques en tarification et de frais imposés lors d'un changement de forfait. Une autre entreprise, MagicJack, vend une petite clé USB qui permet de relier votre cellulaire à un ordinateur. Le produit, vendu au Canada, permet d'appeler n'importe où au Canada et aux États-Unis pour 19,95 $... par année. La clé se vend 39,99 $ au Canada et le prix d'achat inclut la première année de service.

Pour l'instant, le produit ne se vend qu'avec un numéro américain, mais l'entreprise a indiqué au Soleil qu'une version canadienne serait mise en marché sous peu.

Des produits similaires permettent par ailleurs d'utiliser son cellulaire pour faire des appels internationaux sans payer une fortune. Les Truphone, Jajah, Rebtel ou Gizmo écrasent littéralement le prix de ces appels, indiquait The Wall Street Journal.

Au lieu de payer 3,50 $ la minute pour appeler en Inde sur son cellulaire, l'usager ne paie que 4 ¢ la minute.

Comment? Grâce aux logiciels de ces compagnies, l'appel que vous faites vers l'Australie, par exemple, est traité comme s'il provenait... d'Australie. Ces services ne fonctionnent pas sur tous les appareils, cependant : il faut posséder un appareil capable de naviguer sur Internet.

Les compagnies de câblodistribution ne restent pas immobiles devant ces concurrents qui parasitent leurs réseaux. Vidéotron offre ainsi son «téléphone logiciel» (softphone) à ses abonnés, à partir de 19,95 $ par mois. C'est d'ailleurs chez les câblodistributeurs que la téléphonie VoIP con­naît la plus forte croissance.

Messages textes: indigestion de mots

La popularité des messages textes augmente de façon exponentielle. En 2005, les Canadiens ont envoyé en moyenne deux millions de petites missives par jour. À la fin de mars 2009, l'Association canadienne des télécommunications sans fil dénombrait une moyenne quotidienne de 87 millions de ces billets électroniques, soit l'équivalent de 31,7 milliards de messages à la fin de l'année, si la tendance se maintient...

Petite comparaison avec les courriels : selon des statistiques de 2008, à peu près 210 milliards de courriels sont expédiés chaque jour. Il n'y a pourtant que 1,3 milliard d'usagers du courrier électronique à travers le monde. Le volume élevé tient au spam (pourriel), qui constitue 70 % du trafic.

En un an, ça donne à peu près 54 trillions de pourriels. Si on imprimait chacun d'eux sur une feuille de papier de toilette (10 cm), on obtiendrait un rouleau qui ferait 190 000 fois le tour de la Terre.

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