Les métaux présents dans les téléphones portables «contribuent à financer les atrocités» dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), affirme lundi l'ONG Global Witness, exhortant les industriels à bannir de leurs produits les minerais de cette provenance.

L'organisation «demande aux fabricants de téléphones portables de soumettre leurs chaînes d'approvisionnement à un audit complet afin d'exclure les minerais qui financent le conflit armé» dans l'est congolais, dans un communiqué publié lundi, au premier jour du congrès mondial de la téléphonie mobile à Barcelone.

Selon l'ONG basée à Londres, «il existe un lien causal direct entre ce commerce des minerais en provenance de l'est de la RDC et les atrocités perpétrées à l'encontre des civils congolais».

«De récentes enquêtes menées par Global Witness et le Groupe d'experts des Nations Unies révèlent que les principaux groupes armés impliqués dans les combats actuels se financent tous par le commerce de minerais de grande valeur. Ces minerais permettent de produire des métaux, dont l'étain et le tantale, qui entrent dans la fabrication des téléphones portables», explique-t-elle.

L'est de la RDC, frontalier du Rwanda et de l'Ouganda et très riche en minerais, connaît depuis le milieu des années 90 une succession de conflits. Le pillage de ses ressources par les belligérants a été régulièrement dénoncé par l'ONU et des ONG.

Les armées de Kinshasa et Kigali ont lancé le 20 janvier dans l'est congolais une opération conjointe sans précédent visant à neutraliser les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), estimés à environ 6.500 hommes et réfugiés en RDC depuis le génocide au Rwanda de 1994 auquel certains ont participé.

Cette opération a eu pour premier résultat l'arrestation le 22 janvier au Rwanda de Laurent Nkunda, chef historique d'une autre rébellion, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP, congolais).