La compagnie LG Electronics procède actuellement au plus grand rappel de téléphones cellulaires de l'histoire du Canada après qu'un de ses modèles eut échoué à un test d'Industrie Canada sur la puissance des ondes qu'il émet.

Le modèle, le LG 150, a été distribué à 250 000 exemplaires au Canada, dont 45 000 aux clients de Bell Mobilité. Environ 150 000 seraient encore en usage.

 

Afin de limiter le réchauffement que les micro-ondes peuvent causer au corps humain, Industrie Canada impose une norme maximale quant à la quantité que peuvent émettre les téléphones.

Lancé en janvier 2007, le téléphone LG 150 avait été certifié conforme après un test d'un laboratoire privé indépendant, comme le prévoit la réglementation.

De nouveaux tests réalisés sur des appareils choisis au hasard par Industrie Canada à partir de l'automne 2007 ont montré que le LG 150 dépassait la norme. C'est la première fois qu'on révoque un certificat de téléphone cellulaire.

Cependant, selon Santé Canada, «l'usage antérieur ou présent du LG 150 ne devrait pas causer de problèmes de santé immédiats ou à long terme».

«Santé Canada a établi des seuils d'exposition qui sont 50 fois moins élevés que les seuils d'impact sur la santé, dit Stéphane Shank de Santé Canada. Il y a un peu de jeu.»

Les détenteurs d'un LG 150 encore en fonction ont jusqu'au 31 mars pour l'échanger auprès de leur fournisseur pour un téléphone LG neuf.

La Dre Marie-Élise Parent, professeure au CHUM, s'est dite «surprise» que l'appareil «ait été permis et qu'il soit rappelé plus tard». Mais l'appareil n'était pas nécessairement dangereux. «Les augmentations de température sont de l'ordre de 0,1°C et n'ont certainement aucun impact sur la santé», précise-t-elle.

Toutefois, le rappel relance le débat sur les dangers de l'exposition aux cellulaires.

La norme d'Industrie Canada ne vise qu'à limiter l'effet des micro-ondes pendant des expositions ponctuelles, au cours d'une conversation, par exemple. Aucune norme ne porte sur l'exposition à long terme.

Aucune étude n'a établi clairement un lien entre l'exposition au rayonnement des téléphones cellulaires et des problèmes de santé. Mais des maladies comme le cancer prennent des dizaines d'années à se déclarer.

La Dre Parent participe avec une cinquantaine de chercheurs à une étude internationale qui tente de vérifier les liens entre l'utilisation des cellulaires et le cancer du cerveau. L'exposition au cellulaire de milliers de patients souffrant de cancer sera comparée à celle de témoins dans 13 pays. Les résultats de cette étude sont attendus d'ici un an.

En attendant, il y a suffisamment d'incertitude pour que des spécialistes conseillent de prendre des précautions. «Quand on peut se passer d'un téléphone cellulaire et prendre un téléphone filaire, c'est mieux, dit Patrick Levallois, professeur au département de médecine sociale et préventive à l'Université Laval. Et il faut éloigner l'antenne du corps.»

«L'autre chose, c'est la question des enfants, dit-il. On devrait réduire leur exposition. Il y a probablement une vulnérabilité particulière des enfants. Il n'y a pas de certitude, mais c'est une mesure de bon sens.»