Certains opérateurs télécoms, à l'image de France Télécom et de l'américain Verizon, souhaitent que les fournisseurs de contenus, comme Google ou Yahoo!, participent au coûteux financement des réseaux très haut débit, une demande accueillie avec scepticisme.

Les investissements en matière de fibre optique se révèlent extrêmement lourds: en Europe, ils devraient par exemple atteindre quelque 300 milliards d'euros.

«Les fournisseurs de services tirent des revenus substantiels grâce à des réseaux qu'ils n'ont pas payés», a dénoncé le PDG de France Télécom, Didier Lombard, dans un entretien publié dans L'Expansion de décembre.

«Il faut (...) une participation de tous les étages de la chaîne de création de valeur», a-t-il souligné.

«Nous payons déjà beaucoup chaque année pour être présents sur internet, il y a des coûts de bande passante élevés», a rétorqué le directeur général de Dailymotion France, Martin Rogard, interrogé par l'AFP.

«La principale raison pour laquelle les consommateurs paient un abonnement à leur fournisseur d'accès, ce n'est pas pour avoir de la fibre, mais pour accéder à des services comme Dailymotion, Google, etc», a-t-il ajouté.

Cette requête n'est d'ailleurs pas partagée par l'ensemble des opérateurs, tel le fournisseur d'accès à internet Free qui ne demande pas un tel financement.

Le président de l'Autorité de régulation des télécoms, l'Arcep, Paul Champsaur, semble de son côté être en faveur d'un partage des coûts.

«Je ne vois pas pourquoi les opérateurs ne pourraient pas établir leurs tarifs en fonction des débits» reçus, le client payant plus cher pour un meilleur accès, et «éventuellement négocier avec les fournisseurs de services des contributions», a-t-il récemment déclaré.