Avec le bus à impériale ou le taxi noir, la cabine de téléphone rouge était devenue l'une des images immédiatement reconnaissables de la Grande-Bretagne. Mais aujourd'hui ce matériel pittoresque menace de disparaître, victime du progrès technologique.

Les villages et administrations locales ont jusqu'à samedi pour adopter des cabines téléphoniques rouges, sans quoi la compagnie BT compte en jeter 400 à la ferraille et envisage le même sort pour 4000 autres, soit plus du tiers du parc national de 12 700.

Les possibilités de reconversion de cet élément familier du paysage urbain et rural sont multiples, du kiosque d'affichage public à la serre pour des plantes ou même la galerie d'art miniature.

Le hameau de Lighthorne, à 140km au nord-ouest de Londres, a été le premier à prendre en charge l'une de ces cabines, pour la somme symbolique d'1 livre sterling (2 dollars).

«Cela fait vraiment partie de notre patrimoine, elle est là depuis plus de 60 ans», souligne Josette Tait, présidente du conseil paroissial de Lighthorne. Personne de ce hameau de 450 habitants à peu près tous pourvu d'un téléphone fixe ou portable n'utilisait plus la cabine depuis un an environ.

Le téléphone portable a signé l'arrêt de mort des cabines téléphoniques publiques, dont plus de la moitié fonctionnent désormais à perte, selon la porte-parole de BT Gemma Thomas. Des municipalités principalement rurales ont déposé environ 300 demandes pour le moment, dans le cadre de l'opération «Adoptez un kiosque».

Dessinées par l'architecte britannique Sir Giles Gilbert Scott, les premières cabines téléphoniques rouges sont apparues en 1924. La version révisée de 1932 est devenue la plus courante. Environ 70 000 de ces «boîtes» rouge vif ont coloré le paysage britannique, selon le site officiel des musées du pays