La devise de la province de Québec a beau être «Je me souviens», il semble évident que plusieurs Québécois ne se rappellent pas qu'il est interdit depuis près de trois mois de parler au cellulaire en ayant l'appareil en main pendant qu'on conduit un véhicule automobile. Où ils ignorent la loi en connaissance de cause.

eudi et hier, le journaliste du Soleil s'est installé au coin du boulevard Charest Est et de la rue de la Couronne - une des intersections les plus achalandées de Québec - durant quelques minutes afin d'observer le comportement des automobilistes, des camionneurs et des chauffeurs d'autobus.Jeudi, en moins de quatre minutes, on a vu deux automobilistes qui avaient un portable vissé à l'oreille. Hier, entre 11 h 32 et 11 h 55, on en a surpris cinq, dont un homme qui conduisait un véhicule propriété d'un média de Québec.

Tout le monde a un ami, un proche ou un collègue de travail qui lui a raconté récemment une anecdote impliquant un automobiliste qui conduisant en ayant un cellulaire braqué à l'oreille.

Pourtant, il serait grand temps que ces nombreux retardataires s'adaptent à la nouvelle loi, en s'achetant un des nombreux appareils main-libre, car la période de grâce de trois mois qu'a donnée le gouvernement provincial afin de permettre aux automobilistes de s'adapter prend fin mardi prochain, soit le 1er juillet

À partir de cette date, les policiers pourront remettre des contraventions de 115 $ à tout automobiliste surpris dans le délit. Ce billet d'infraction sera accompagné de trois points d'inaptitude.

«J'ai réalisé un petit sondage auprès de mes collègues patrouilleurs, et plusieurs me disent que les automobilistes profitent amplement de la période de grâce en ce qui a trait aux cellulaires, affirme Ann Mathieu, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ). Nous n'avons pas de chiffres sur le nombre d'automobilistes qui ont été surpris, car les policiers y allaient d'avertissements verbaux quand ils interceptaient des gens.»

Mme Mathieu rappelle que les automobilistes ne devraient pas développer la mauvaise habitude de s'arrêter sur l'accotement d'une autoroute pour parler au cellulaire, car il est interdit d'immobiliser son véhicule dans de telles circonstances, à moins d'une urgence. Et discuter au portable avec sa blonde de la future couleur de la chambre du petit dernier n'a toujours pas été élevé au rang d'urgence. Arrêter le long de l'autoroute sans motif peut se transformer en une infraction de 52 $.

Malgré ce constat de non respect généralisé de la nouvelle loi, il est aussi évident que d'autres automobilistes ont pris leur responsabilité.

Au cours de l'examen non scientifique mené par Le Soleil, on a remarqué autant de chauffeurs en règle, munis d'un système main-libre, que d'automobilistes en infraction. Plusieurs chauffeurs de poids lourd respectaient la loi, alors que les réfractaires conduisaient souvent des automobiles sport.