Comme le géant britannique Vodafone, Orange a conclu une série d'accords avec Apple pour distribuer l'iPhone dans plusieurs pays, ce qui devrait permettre à la firme à la pomme d'atteindre, voire de dépasser, son objectif de vendre 10 millions de téléphones d'ici la fin 2008.

Orange (France Télécom) a annoncé vendredi la signature d'un nouvel accord avec l'américain pour commercialiser cette année l'iPhone en Autriche, Belgique, Egypte, Jordanie, Pologne, Portugal, République Dominicaine, Roumanie, Slovaquie, ou encore la Suisse.

L'opérateur français distribuera également le téléphone multimedia à écran tactile sur ses principaux marchés africains, comme le Sénégal, le Mali ou le Botswana.

Orange commercialise déjà depuis six mois l'iPhone en France.

Cette annonce intervient 10 jours seulement après celle de l'opérateur de téléphonie mobile britannique Vodafone qui, lui aussi, distribuera le téléphone-baladeur d'Apple dans dix pays d'ici la fin de l'année (Afrique du Sud, Australie, Egypte, Grèce, Italie, Inde, Nouvelle-Zélande, Portugal, Turquie et République tchèque).

Des contrats ont aussi été conclus avec des opérateurs asiatiques sur des pays comme Singapour, l'Inde, les Philippines et l'Australie.

Le Japon et la Chine ne sont pas encore au programme, la société américaine restant discrète sur ces deux marchés.

Cette rafale d'accords constraste avec les partenariats noués dans un premier temps au compte goutte par Apple qui voulait imposer ses conditions. Basés sur l'exclusivité et le partage des revenus, ces contrats étaient sans précédent dans l'industrie des télécoms.

Aux États-Unis, l'iPhone, depuis son lancement en juin, n'est commercialisé que par un seul opérateur, ATT. Idem en Grande-Bretagne (O2), en Allemagne (T-Mobile) et en France (Orange).

Rien ne permet de dire si cette stratégie a été gagnante: ces derniers mois, les opérateurs européens ont été extrêmement discrets sur leurs chiffres de ventes. En France Orange reste évasif, se bornant à répéter avoir «largement dépassé les 100.000 terminaux vendus».

Apple semble avoir réajusté sa position. «Dans certains pays, nous aurons une clause d'exclusivité, dans d'autres de co-exclusivité et dans d'autres de non-exclusivité», a déclaré vendredi à l'AFP un porte-parole d'Orange, sans préciser davantage les conditions de l'accord avec Apple, notamment financières.

Selon les annonces faites ces derniers jours, l'iPhone sera distribué en Suisse par Orange et Swisscom tandis qu'en Egypte l'opérateur français devra partager cet important marché avec Vodafone. L'Italie, l'Inde et l'Australie, notamment, disposeront eux aussi d'au moins deux distributeurs, dont Vodafone.

De quoi doper les ventes alors que l'objectif d'Apple est d'atteindre les 10 millions d'unités vendues dans le monde en 2008, un objectif que la firme américain pourrait même dépasser de quelque 30%, selon des analystes.

Du lancement fin juin 2007 jusqu'à la fin mars 2008, les ventes se sont élevées à 5,7 millions aux États-Unis.

Mais même si la firme va au-delà de ses objectifs, l'iPhone ne représentera qu'une part infinitésimale du marché (1%), face aux 435 millions de téléphones vendus en 2007 par le numéro un mondial, le finlandais Nokia.

Ce qui n'empêchera pas les fans de l'iPhone d'attendre la prochaine intervention du charismatique patron d'Apple Steve Jobs, prévue le 9 juin, qui pourrait être l'occasion d'annoncer l'arrivée de la prochaine génération de ce téléphone devenu un vrai phénomène de mode.