Les principaux acteurs des télécoms, d'Internet et des médias se réuniront à partir de lundi au congrès mondial de la téléphonie mobile de Barcelone, avec comme ambition de trouver toujours plus de contenus pour cet objet, plus assez rentable quand il ne sert qu'à téléphoner.

Les principaux acteurs des télécoms, d'Internet et des médias se réuniront à partir de lundi au congrès mondial de la téléphonie mobile de Barcelone, avec comme ambition de trouver toujours plus de contenus pour cet objet, plus assez rentable quand il ne sert qu'à téléphoner.

Les patrons des plus grands opérateurs et équipementiers mobiles sont attendus à ce rassemblement annuel, qui devrait accueillir jusqu'à jeudi 1200 entreprises et quelque 60 000 personnes, dont de nombreux patrons: Vodafone, avec Arun Sarin, China Mobile (Wang Jianzhou) ou encore Nokia (Olli-Pekka Kallasvuo).

Les secteurs des médias, de l'Internet ou de l'informatique seront aussi représentés, avec Yahoo!, Microsoft, Facebook, BBC ou encore MTV. Ne manque finalement qu'Apple, grand absent du congrès alors qu'il a fait l'actualité en 2007 en lançant son iPhone.

Ils se pencheront sur une subtile équation: quels contenus peuvent séduire les utilisateurs de téléphone mobile pour les inciter à dépenser plus? En effet, face à une concurrence effrenée, les opérateurs ont dû réduire leurs tarifs de communications et donc leurs marges.

Il sera donc encore question de «convergence», ou l'art de mélanger dans un même appareil la téléphonie, la musique, la télévision, l'Internet ou encore les jeux vidéos.

Dans ce domaine, les partenariats se multiplient: Google vient de signer un accord avec le premier opérateur japonais, NTT Docomo, pour installer son moteur de recherche sur le portail mobile de NTT et développer avec lui une gamme de services et de terminaux.

Autre exemple, le groupe de médias Lagardère et l'opérateur français Orange se sont associés pour lancer un serveur musical personnalisable pour leurs usagers.

Le congrès pourrait être l'occasion de nouvelles annonces: des rumeurs sur Internet font état d'un possible lancement d'un téléphone par Google avec Dell (selon le site MarketingWeek), ou encore, selon le site PaidContent, de l'installation de Facebook sur les mobiles Nokia.

Au menu de ces quatre jours, la publicité et la navigation GPS sur mobile sont également deux pistes prometteuses.

On pourrait penser que cette recherche de contenus lucratifs vaut surtout pour les pays occidentaux, où l'institut Strategy Analytics table sur un tarissement de la demande en 2008.

Le marché mondial, où 1,24 milliard de téléphones devraient être vendus en 2008, contre 1,12 en 2007, sera tiré par les pays émergents, en particulier l'Afrique.

En réalité, même dans les pays en développement, il est déjà question de contenus. «Beaucoup d'acteurs d'Internet et des médias voient au travers du mobile un canal d'accès aux marchés émergents, dans lesquels il n'y a que peu d'ordinateurs et où la population ne connaît pas Facebook ou Google», explique Vincent Poulbère, analyste du cabinet Ovum.

Dans ces pays, les usages sont toutefois «très différents»: «il s'agit plutôt de services de communication interpersonnelle, d'échanges de contenus, de services pratiques, et non du téléchargement de musique ou de la télévision sur mobile!», note M. Poulbère.

Certains services y sont déjà très populaires, comme le transfert d'argent par mobile.

Ces questions interviennent dans un secteur du mobile et de l'Internet particulièrement chahuté: tandis que Microsoft a lancé une offre de rachat sur Yahoo!, Motorola vient d'annoncer qu'il pourrait se délester de ses téléphones après la chute de sa part de marché. Par ailleurs, Telefonica a pris le contrôle, avec un consortium, de Telecom Italia, et Orange a vendu ses activités aux Pays-Bas à Deutsche Telekom.