Les risques éventuels pour la santé liés à la téléphonie mobile continuent de faire débat entre humains, mais les plantes réagissent d'ores et déjà aux ondes électromagnétiques comme à une blessure.

Les risques éventuels pour la santé liés à la téléphonie mobile continuent de faire débat entre humains, mais les plantes réagissent d'ores et déjà aux ondes électromagnétiques comme à une blessure.

«Elles sont dépourvues de conscience, immobiles, très sensibles à l'environnement et comportent de nombreux mutants», a expliqué Alain Vian pour justifier son choix d'avoir pris des plants de tomates pour cobayes, lors d'un colloque organisé cette semaine par la Fondation Santé et radiofréquences.

Exposées à des rayonnements électromagnétiques de hautes fréquences (900 MHz, 5 volts/mètre), elles ont des réactions «similaires à ce qu'on observerait si on blessait une plante», a précisé ce chercheur de l'Université Blaise Pascal à Aubières.

La réponse rapide de la plante face à un stress est la même pour des champs électromagnétiques de 5 V/m ou de 40 V/m, mais elle n'est pas observée lorsque les plants de tomates sont protégés par un coffret blindé.

Le métabolisme énergétique est affecté. La plante réagit en commençant à mobiliser des gènes pour fabriquer des protéines, même lorsque certaines feuilles seulement sont exposées au rayonnement.

Cette forte réaction physiologique transitoire chez les plantes pourrait s'expliquer, selon le chercheur, par l'importante surface qu'elles exposent aux rayonnements par rapport à leur volume.

Il envisage de soumettre des cellules humaines en culture à des tests similaires et d'utiliser ensuite des puces à ADN afin d'identifier quelles séquences de gènes sont affectées.

Plus d'un millier de rats et de souris ont été utilisés pour une vaste expérience européenne, Perform A, impliquant des expositions quotidiennes (de une à quatre heures selon les cobayes et de cinq à sept jours par semaine) qui n'ont pas démontré d'effets cancérigènes des rayonnements. Ceux-ci n'ont pas non plus favorisé le développement de tumeurs préexistantes chez certains de ces cobayes.

Chez l'homme, «on ne peut pas dire qu'il n'y a pas d'effets, ni qu'il y a un effet» des rayonnements électromagnétiques sur la santé, mais «s'il y a un risque au niveau individuel, a priori il est faible», a estimé Elisabeth Cardis du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC/OMS), en passant en revue les études jugées sérieuses.

Risques accrus

Certaines semblent pointer un risque accru, chez des utilisateurs de longue date, de certaines tumeurs situées du côté de la tête où était placé le portable.

Michèle Rivasi, présidente du Centre de recherche et d'informations indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (CRIIREM), estime de son côté que le rapport publié fin août par les scientifiques du groupe de travail international BioInitiative constitue «un faisceau de preuves» en faveur «d'effets biologiques et sanitaires» des ondes électromagnétiques.