Prendre des photos et, dans une moindre mesure, des vidéos avec son téléphone mobile est une pratique de plus en plus prisée par les Français, qui s'en servent pour les montrer à leurs proches et dire «J'y étais!», affirme une étude publiée mercredi par l'institut TNS Sofres.

Prendre des photos et, dans une moindre mesure, des vidéos avec son téléphone mobile est une pratique de plus en plus prisée par les Français, qui s'en servent pour les montrer à leurs proches et dire «J'y étais!», affirme une étude publiée mercredi par l'institut TNS Sofres.

Selon cette étude annuelle, commandée par l'Association française des opérateurs mobiles (Afom), un Français sur deux (53%), parmi ceux qui ont un mobile (80% de la population), l'utilise pour photographier et un sur quatre (27%) pour filmer. Ces deux chiffres ont grimpé de 8 points en un an et de près de 20 en deux ans.

«Pour la première étude, en 2005, on parlait de la photo et de la vidéo mobiles plutôt comme des usages émergents», explique Laurence Bedeau, chargée d'études à TNS Sofres.

Désormais, avec la généralisation des téléphones mobiles offrant cette fonction, la pratique s'est démocratisée et se rapproche de celle, très populaire, des SMS, prisée par 72% des utilisateurs.

Elle explose particulièrement chez les 12-24 ans, qui sont 83% à photographier avec leur téléphone et 60% à filmer. Par comparaison, les 40 ans et plus ne sont que 33% à prendre des photos et 7% des vidéos.

Toutes générations confondues, 88% des «photographes mobiles» prennent des photos de gens qu'ils aiment, pour les conserver dans leur téléphone: «La photo mobile remplace la photographie du conjoint ou des enfants dans le portefeuille», relève Mme Bedeau.

«Pour un utilisateur sur deux, la photo sert surtout à être montrée, pour dire "J'y étais"», ajoute-t-elle, par exemple quand on croise une star dans la rue ou quand on assiste à un concert.

Ainsi, 55% des personnes interrogées photographient avec leur mobile pour «montrer une chose, un objet à quelqu'un qui n'est pas avec (elles) à ce moment-là», 50% pour «montrer (qu'elles) sont allées dans un lieu précis» et 33% pour «montrer (qu'elles) ont assisté à un événement ou à une scène insolite».

Elles sont 94% à montrer leurs photos mobiles à leurs proches (82% pour les vidéos) et 53% à les envoyer à un autre téléphone (45% pour les vidéos), ce qui conduit TNS Sofres à définir le mobile comme «un producteur et passeur d'images».

«La photo mobile circule beaucoup, surtout chez les 12-24 ans» (ils sont 58% à se les envoyer par mobile), indique Mme Bedeau, ce qui n'empêche pas celui qui l'a prise d'essayer «de la garder aussi longtemps que possible» sur son téléphone.

Les Français se révèlent «collectionneurs d'images mobiles»: ils sont 22% à garder plus de 20 photos et 11% plus de 5 vidéos sur leur téléphone.

Parmi les critères de sélection, quand il s'agit de faire le tri, le plus fréquemment cité est que «cette photo n'a plus d'intérêt» (38%), puis que «le téléphone n'a plus assez de mémoire disponible» (19%).

La mauvaise qualité de la photo n'est citée que par 17% des utilisateurs: «Ce critère n'a qu'une valeur relative, car plus une photo est de mauvaise qualité, plus on va devoir la raconter à ses proches pour expliquer ce qu'elle montre», remarque Mme Bedeau.

Au final, «ce qui compte dans une photo ou une vidéo mobile, c'est de la faire circuler et la sociabilité qu'elle génère», affirme-t-elle. De quoi flatter l'image du mobile: 84% des Français le considèrent comme une bonne chose pour la société française.

Cette étude a été réalisée du 22 au 24 août sur un échantillon de 1220 personnes âgées de 12 ans et plus.