Parmi les mesures visant à améliorer son rendement, Motorola reconnaît qu'elle doit offrir des téléphones plus agréables à utiliser.

Parmi les mesures visant à améliorer son rendement, Motorola reconnaît qu'elle doit offrir des téléphones plus agréables à utiliser.

Constatant les échecs de sa stratégie d'affaires en téléphonie mobile, le géant Motorola avertit qu'il perdra de l'argent au premier trimestre et secoue sa haute direction.

Ainsi, la compagnie de l'Illinois prévoit de perdre de 7 à 9 cents US par action lors des trois premiers mois de son exercice. Les analystes consultés par Thomson Financial prévoyaient pourtant un gain de 17 cents l'action. Les résultats seront publiés le 18 avril.

Le manufacturier d'équipement de télécommunication explique que sa division d'appareils portables génère des ventes et une rentabilité déçevantes, particulièrement en raison d'une guerre de prix dans les marchés émergents.

La compagnie annonce par ailleurs qu'elle mute Greg Brown, président de la division Réseaux et entreprises, au poste de président et chef de l'exploitation.

Elle annonce aussi la mise à la retraite dès le 1er avril de son chef des finances, David Devonshire, afin de le remplacer par Thomas J. Meredith.

L'entreprise prévoit que ses ventes s'élèveront à 9,2 ou 9,3 G$ US au premier trimestre. C'est 1 G$ US de moins que prévu auparavant.

La perte anticipée de 7 à 9 cents par action au premier trimestre comprend des charges pour l'acquisition de Symbol Technologies, Good Technology et Netopia. Les prévisions tiennent aussi compte de charges de restructuration pour la mise à pied de 3500 employés.

Motorola avertit que d'autres charges de restructuration seront inscrites au bilan des trimestres à venir. Pour l'ensemble de l'année, Motorola croit que les résultats seront décevants mais que le secteur du portable commencera à surmonter ses difficultés.

Qu'est-ce qui tourne carré pour le géant américain ? La concurrence en Inde, en Afrique et dans le sud de l'Asie s'avère très forte. Les prix ont baissé plus vite que prévu, surtout pour les produits bas de gamme et de troisième génération. Toutefois, les affaires vont mieux en Amérique du Nord et dans le nord asiatique.

«Le rendement de nos affaires en téléphonie mobile continue à être inacceptable et nous sommes engagés à restaurer sa rentabilité», déclare Edward Zander, président du conseil et chef de la direction de Motorola.

«Après avoir passé en revue le changement de direction, ajoute le PDG, nous reconnaissons qu'un retour à un rendement acceptable nécessitera plus de temps que prévu et de plus grands efforts.»

Un train de réformes

En plus de secouer sa haute direction, Motorola fait un aveu d'échec. L'entreprise annonce qu'elle entend faire les changements stratégiques suivants:

- Modifier sa stratégie de marketing afin d'inclure «l'expérience utilisateur» dans son offre, en plus du design;

- Lancer sur le marché des produits plus riches en fonctions, procurant plus de satisfaction aux clients;

- Déployer des standards ouverts Linux et Java dans ses produits moyen et haut de gamme afin d'améliorer l'usage de ses produits;

- Simplifier le portefeuille de produits et abandonner les vieilles technologies;

- Avoir des prix plus concurrentiels.

Accélération du rachat d'actions

Enfin, Motorola accélère le rachat de 2 G$ US d'actions sur le marché, dans le cadre d'un programme de 36 mois de 4,5 G$ US lancé en juin 2006.

«Motorola a historiquement retourné de l'argent aux actionnaires et nous revoyons régulièrement notre stratégie de réallocation de capital, dit Edward Zander. L'annonce d'aujourd'hui démontre nos efforts continus afin de livrer une valeur supérieure aux actionnaires.»

L'action de Motorola chutait de 4,75% à 17,85 $ US à l'ouverture à la Bourse de New York. Il y a un an, le titre valait environ 22 $ US à Wall Street.

La société se trouve maintenant sous la pression du financier new-yorkais Carl Icahn, qui s'est procuré une participation de 2,48% et a incité la direction à remettre Motorola sur les rails.

M. Icahn est réputé pour s'immiscer dans les affaires des géants en difficulté et de revendre à profit quand il obtient les changements voulus.