En présentant son téléphone multifonctions iPhone, Apple a soulevé l'enthousiasme des analystes du secteur avec un produit au design novateur, spécificité de la marque à la pomme, mais le groupe devra faire ses preuves sur le marché de la téléphonie.

En présentant son téléphone multifonctions iPhone, Apple a soulevé l'enthousiasme des analystes du secteur avec un produit au design novateur, spécificité de la marque à la pomme, mais le groupe devra faire ses preuves sur le marché de la téléphonie.

Sa commercialisation est prévue en juin pour les Etats-Unis, au dernier trimestre 2007 pour l'Europe et en 2008 pour l'Asie.

L'arrivée d'une «marque prestigieuse et internationale» comme Apple est «une bonne nouvelle pour le marché» de la téléphonie, affirme Marc Chemouil, directeur clientèle télécoms au cabinet d'analyses Gfk, indiquant que les ventes mondiales de mobiles devraient dépasser un milliard d'unités en 2007.

Le site spécialisé ZDNet.com estime que l'iPhone aura un «impact à long terme sur l'industrie technologique», à la fois comme nouvelle source de revenus pour Apple et comme concurrent redoutable pour les fabricants de téléphones mobiles-baladeurs et d'ordinateurs de poche.

Reste que pour s'imposer, Apple devra convaincre encore les opérateurs télécoms de placer son produit dans leur réseau de distribution.

«Le marché de la téléphonie mobile répond à des spécificités qui lui sont propres», les opérateurs y «imprimant leurs empreintes», explique M. Chemouil.

Apple a passé un partenariat avec l'opérateur américain Cingular, qui vend également l'assistant numérique Blackberry du canadien Research in Motion (RIM).

Interrogé au Consumer Electronics Show à Las Vegas, Chris Ambrosio, directeur des produits sans fil du cabinet Strategy Analytics, a estimé qu'Apple pourrait vendre environ un million d'iPhones en 2007 à travers son partenariat avec Cingular et de «5 à 10 millions par an», une fois conclus des accords avec d'autres opérateurs. Apple prévoit d'en vendre 10 millions en 2008.

Apple pourrait bénéficier de la popularité de son baladeur iPod et de ses spécificités informatiques (système d'exploitation Mac OS X, navigateur Safari) pour gagner du terrain sur le marché des «téléphones intelligents», déjà occupé notamment par Nokia, Motorola ou Sony Ericsson.

«Nous sommes le leader, Apple nous suit», a déclaré à Las Vegas Kari Tuutti, directeur des produits multimédia de Nokia, affirmant avoir vendu en 2006 plus de 40 millions de téléphones intégrant lecture de musique, accès internet et appareils photos.

Le point fort d'Apple reste le design et la facilité d'usage de ses produits, comme l'a montré le succès incontestable de l'iPod et de sa molette tactile. Selon M. Ambrosio, Apple «saura créer une différenciation» là-dessus.

Au lieu d'un clavier à touches, l'iPhone a un grand écran tactile, qui s'utilise par pression du doigt.

En revanche, le prix élevé de l'iPhone pourrait être son talon d'Achille. Le modèle avec une capacité de stockage de 8 gigabits sera vendu 599 dollars aux USA et le modèle de 4 gigabits 499 dollars.

«Nous nous attendons à voir Apple introduire des téléphones avec de moindres capacités à des prix plus bas, destinés à une adoption sur le marché de masse», indique, dans une note à ses clients, Jesse Tortora, analyste chez Prudential, qualifiant l'iPhone de «produit innovant, dépassant la plupart des attentes».

Analyste à la Deutsche Bank, Chris Whitmore considère que ce prix élevé limitera l'empiètement de l'iPhone sur les ventes de baladeurs iPod.

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