Le gouvernement Charest «voit d'un bon oeil» les recommandations que viennent de faire les députés de tous les partis à l'Assemblée nationale pour proscrire l'usage du cellulaire au volant.

Le gouvernement Charest «voit d'un bon oeil» les recommandations que viennent de faire les députés de tous les partis à l'Assemblée nationale pour proscrire l'usage du cellulaire au volant.

Selon le ministre des Transports, Michel Després, il faut se poser des questions sur l'impact qu'a l'utilisation du cellulaire sur la sécurité routière. Mais cette réflexion doit se faire sur l'ensemble des nouvelles technologies susceptibles de détourner l'attention des conducteurs. «La question se pose, il faut décider jusqu'où on doit aller», a-t-il dit, convaincu toutefois que le cellulaire est responsable d'un nombre «minime» d'accidents de la route. En 2005, le bilan routier s'est subitement assombri avec 704 décès, une hausse significative par rapport aux 650 constatés en moyenne au cours des dernières années.

«Aujourd'hui, les conducteurs peuvent utiliser des BlackBerry- pour transmettre des courriels- et des GPS ont même des lecteurs de DVD intégrés», a relevé le ministre Després, pour qui le rapport rendu public hier était «bien fait».

Une autre recommandation des députés suscite l'intérêt immédiat de Québec, soit l'idée de limiter mécaniquement, à 105 km/h, la vitesse des poids lourds sur les routes. «Je vois cela d'un très bon oeil», a soutenu sans détour le ministre, ajoutant que la question était à l'ordre du jour d'une conférence fédérale-provinciale cet été.

Il approuve aussi la décision de la commission de ne pas rendre obligatoire l'utilisation des pneus d'hiver en saison idoine. Déjà plus de 90 % des automobilistes s'en servent- la commission veut obliger toutefois tous les transporteurs à doter leurs véhicules de pneus d'hiver.

«Les gens sont conscients du risque qu'occasionne un citoyen qui conduit avec un cellulaire parce que son attention n'est pas sur la route, n'est pas sur sa conduite», a expliqué hier le président de la Commission des transports, le député péquiste de Saint-Maurice, Claude Pinard. Dans son rapport remis hier à l'Assemblée nationale, le groupe qui propose de proscrire l'usage du cellulaire, accepte toutefois l'utilisation d'appareils «à mains libres», permettant aux conducteurs de «garder les deux mains sur le volant pour contrôler le véhicule», d'expliquer M. Pinard.

Selon le coprésident de la commission, Tommy Tomassi, les experts américains consultés par la Commission estimaient que le recours à l'appareil à mains libres était la meilleure formule. Toutefois, pour Sophie Gagnon, du Club automobile, le fait d'entretenir une conversation téléphonique au volant est source de distraction, quel que soit le type d'appareil utilisé.

La Commission propose aussi la mise en place d'un projet pilote permettant de limiter la vitesse des véhicules par fréquence radio, à l'aide d'une puce électronique dans la plaque minéralogique. En France, ces technologies ont contribué à réduire la vitesse, et réduit de 20 à 30 % le nombre des décès sur les routes, a expliqué M. Tomassi, député libéral de LaFontaine. Les radars traditionnels sont désuets, ont tranché les députés.

Les recommandations des membres de la Commission des transports seront transmises au groupe formé par Québec sur la sécurité routière, qui aura à faire des recommandations dans le but d'en arriver à des changements au code de la route à la fin de l'année, a souligné M. Després.

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