L'équipe d'Ubisoft Québec avait un défi de taille devant elle en acceptant de prendre la relève du bureau de Montréal pour la nouvelle version d'Assassin's Creed baptisée Syndicate. Il fallait faire oublier les ratés vécus en 2015 avec la sortie d'AC : Unity et redonner un nouveau souffle à la franchise.

DEUX REBELLES POUR SAUVER LONDRES

Campé dans la Londres de 1868, au début de la révolution industrielle, Syndicate raconte l'histoire d'Evie et de Jacob Frye. Des jumeaux dans la vingtaine qui évoluent au sein des Assassins. Les deux rebelles décident de délivrer Londres de la domination que les Templiers exercent sur elle depuis des siècles. Le duo Frye fonctionne à merveille et vient aisément se placer au côté d'Ezio Auditore (AC II) et Edward Kenway (AC : Black Flag) sur l'autel des héros charismatiques de la série. Evie, plus terre à terre, tentera de trouver un nouveau fragment d'Éden - objet puissant au coeur de la métahistoire de la série - avant les Templiers. Jacob, plus impétueux, fait penser à une version britannique d'Ezio Auditorio. Il tentera de son côté de prendre le contrôle de Londres, quartier par quartier, en agrandissant son propre gang de rue.

DE NOUVELLES MÉCANIQUES AGRÉABLES

Plusieurs éléments de la jouabilité d'Unity se retrouvent dans Syndicate. Ces derniers, améliorés, jouissent de nouvelles fonctions. Un grappin permet d'éviter les longues escalades et marches pour traverser les larges rues de Londres. Les calèches sont désormais le moyen le plus rapide de traverser la ville. Les nombreuses missions - assassinats, poursuites en calèche, sauvetages d'enfants exploités, arrestations de bandits, et j'en passe - peuvent accuser une certaine redondance mais sont beaucoup plus agréables à réaliser. Surtout si l'on considère les défis secondaires qui les accompagnent. La meilleure surprise reste les nouvelles mécaniques de combat. Elles sont plus difficiles et brutales. Surtout contre de nombreux ennemis. Que ce soit avec notre canne, notre poing américain ou le coutelas, les rixes usent de nos réflexes pour réagir au bon moment afin d'éviter les coups, les balles ou de défaire la protection d'un adversaire.

PLUS FLUIDE ET STABLE

Ceux qui avaient des craintes depuis les déboires techniques d'Unity l'an dernier peuvent être rassurés. Syndicate est fluide et stable. Même le mode parkour est amélioré pour que l'on ne s'accroche pas au premier mur venu. Certes, nous avons constaté des problèmes isolés de collision et d'intelligence artificielle, mais rien pour ternir l'expérience et l'ambiance. De ce côté, Ubisoft Québec a su bien faire. La ville de Londres post-industrielle y est reproduite avec doigté. On sent les disparités sociales selon les quartiers qu'on visite. Sans être le plus beau, ce monde ouvert use de détails - fumée de cheminée, trains, calèches dans les rues, bateaux à vapeur sur la Tamise - qui décuplent notre plaisir de le visiter.

DOIT-ON Y JOUER ?

OUI

Sans être trop audacieux, Syndicate apporte de belles idées - nouveau combat, grappin, calèches - sur le plan de la jouabilité. L'esprit Gangs of New York dans un univers victorien et l'ajout de deux personnages, dont une fille, donnent lieu à des échanges intéressants qui apportent un vent de fraîcheur à la série. Le jeu accuse une certaine redondance dans les missions secondaires pour prendre le contrôle des quartiers. Certains regretteront également que l'on ne se penche pas encore assez sur la métahistoire entourant les assassins. Toujours est-il que les missions du scénario principal et que la majorité de celles impliquant les personnages historiques - notamment celle de Dickens- restent emballantes et proposent une série de vilains très charismatiques. Ubisoft Québec a fait ses devoirs et nous offre également un jeu magnifique et stable.

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Assassin's Creed Syndicate

Concepteur : Ubisoft Québec

Éditeur : Ubisoft

Plateformes : PS4, Xbox ONE (PC le 19 novembre)

Cote : M (18+)

en français

4 étoiles sur 5