«Super Mario», le petit plombier devenu une icône mondiale du jeu vidéo, fête dimanche son 30e anniversaire, célébré par son éditeur, le géant Nintendo, avec la sortie d'un nouvel opus faisant appel à la créativité des joueurs.

Salopette bleue, casquette rouge et moustache: Mario est identifiable au premier coup d'oeil, y compris par les néophytes. Une notoriété peu commune dans le jeu vidéo dont ne peuvent se targuer que quelques personnages comme l'aventurière Lara Croft, le hérisson Sonic et la boule jaune Pac-Man.

«Aujourd'hui, Mario est un personnage équivalent à Mickey Mouse dans la culture populaire. Et il a vocation à durer puisqu'on constate que ce sont souvent les parents qui le font découvrir à leurs enfants», explique à l'AFP Florent Gorges, cofondateur de la maison d'édition Pix'n Love spécialisée dans le jeu vidéo et auteur d'une Histoire de Nintendo.

Avant le premier Super Mario Bros, paru le 13 septembre 1985 au Japon sur la console Famicom, le héros moustachu avait déjà fait une apparition en 1981 dans un autre titre de Nintendo, Donkey Kong, sous le nom de «Jumpman».

Ce n'est qu'en 1985 qu'il hérite du nom de Mario, en référence au propriétaire d'un entrepôt loué par la branche américaine de Nintendo dont le physique faisait penser à un personnage de jeu vidéo.

«Comme j'avais justement pensé à un Italien en dessinant le personnage, j'ai décidé de (le) nommer officiellement Mario», souligne son créateur Shigeru Miyamoto.

Son physique passe-partout, Mario le doit en partie aux contraintes technologiques des années 1980, avec un nombre limité de pixels et de couleurs utilisables.

«Je lui ai dessiné un gros nez et une moustache pour que les joueurs puissent distinguer son visage. Mario portait une chemise bleue et une salopette rouge pour que les mouvements de ses bras soient clairement visibles», raconte M. Miyamoto, dans un entretien diffusé par Nintendo.

Quant à la présence d'une casquette, elle est due au fait qu'il n'était pas possible de faire bouger ses cheveux malgré ses mouvements.

310 millions d'exemplaires

Depuis 30 ans, les jeux appartenant à l'univers de Mario se sont écoulés à plus de 310 millions d'exemplaires.

Outre ses aventures les plus connues, où il doit sauver la princesse Peach en sautant des obstacles et en combattant des tortues, le plombier s'est illustré dans des domaines variés comme le football, le golf ou les courses de kart.

Ces productions ont souvent réussi à se démarquer par la rupture technologique qui les accompagnait, comme l'arrivée d'un monde intégralement en trois dimensions avec Super Mario 64 en 1996.

Pour célébrer le 30e anniversaire de sa saga, Nintendo joue la carte de la création en commercialisant Super Mario Maker sur la console WiiU.

En plus des défis conçus par les développeurs, ce jeu permet d'imaginer des univers où peut déambuler le petit plombier, mais également de parcourir les mondes proposés par d'autres joueurs en se connectant à internet.

Pour éviter les créations farfelues, le groupe japonais a tout de même prévu des garde-fous.

«Les éléments de création se débloquent progressivement afin d'accompagner le joueur. Et un niveau ne peut être mis en ligne que si son créateur a réussi à le terminer», relève Anne-Marie Baufine-Ducrocq, directrice marketing de Nintendo France.

Et pour être certain de toucher toutes les générations, le jeu propose quatre styles de graphisme allant du Super Mario Bros de 1985 au New Super Mario Bros U paru en 2012.