Les services en ligne de la console de jeux vidéo Xbox, qui avaient été interrompus depuis le jour de Noël, ont presque tous été réactivés, vendredi, alors que ceux de la PlayStation de Sony sont toujours en panne.

Microsoft, qui a conçu la console Xbox, a précisé que certaines applications étaient encore défaillantes.

Un compte Twitter surnommé Lizard Squad dit avoir organisé lui-même l'attaque en envoyant une foule de données sur la bande passante des réseaux, saturant ainsi leurs serveurs.

Les amateurs de jeux vidéo ont vivement condamné la cyberattaque.

L'entrepreneur Kim Dotcom, qui a souvent été accusé d'inciter au piratage, a même annoncé aux auteurs de l'attaque qu'il leur fournirait un abonnement à vie gratuit sur son site de stockage en ligne s'ils rétablissaient le réseau.

Le Lizard Squad a laissé entendre par la suite que le service avait partiellement repris sur Xbox en raison de l'offre du célèbre internaute, qui vit désormais en Nouvelle-Zélande.

Sony et Microsoft n'ont toutefois pas fourni d'explications claires sur les événements. Les experts estiment qu'il sera difficile d'identifier les coupables, parce qu'il est difficile de retracer de telles attaques.

«Nous travaillons très fort pour réactiver le réseau pour tous les services, merci pour votre patience», a écrit Sony à ses clients sur son site Internet, vendredi.

Plus tôt ce mois-ci, le compte Lizard Squad avait menacé de perturber les services de jeux vidéo le jour de Noël.

En août dernier, une personne ou un groupe utilisant le même pseudonyme disait avoir perturbé le réseau de PlayStation. Le compte avait aussi fait un appel à la bombe dans un avion qui transportait des membres de la direction de Sony.

Il est encore trop tôt pour savoir si les problèmes provoqués sur le réseau de PlayStation, qui appartient à Sony, pourraient être reliés à la récente cyberattaque perpétrée contre la division cinéma de l'entreprise.

Sony Pictures a été la cible d'une attaque en lien avec la sortie du film The Interview, qui présente l'assassinat du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Les États-Unis ont accusé la Corée du Nord d'avoir commis le piratage.

Pour l'instant, dans le cas des réseaux de jeux vidéo, il semble que les pirates n'ont pas eu accès à des données des entreprises ou sur leurs clients.

Il n'en demeure pas moins que ce groupe peu connu a été capable de perturber considérablement les réseaux, selon Dan Holden, directeur de la recherche en sécurité de la compagnie Arbor Networks, spécialisée en cyberdéfense.

M. Holden a ajouté que les causes du groupe sont plutôt superficielles, désirant attirer l'attention davantage que de défendre des convictions politiques.

Selon lui, l'attaque informatique a sûrement coûté cher aux entreprises affectées.

«On doit certainement dépenser de l'argent pour se défendre contre ces attaques», a-t-il souligné. Il a précisé par ailleurs que plusieurs consommateurs pourraient être tentés de punir Sony.

La page d'aide en ligne de PlayStation (https://support.us.playstation.com) indiquait que le réseau était encore indisponible vendredi matin à 5 h heure de Washington.

De son côté, Microsoft a fait appel à la patience des utilisateurs de Xbox. «Nous sommes conscients du problème et nous nous efforçons de trouver une solution rapidement! Nous apprécions votre patience et nous vous proposons de vous reconnecter quand vous en aurez l'occasion. Nous reviendrons vers vous quand nous en saurons plus», a précisé le groupe sur un site dédié aux clients de Xbox.

Il n'a toutefois pas pu dire quand le réseau serait à nouveau accessible, malgré le mécontentement grandissant des utilisateurs.

Le PlayStation Network a déjà été victime de nombreuses attaques. La plus grave est intervenue en avril 2011 lorsque des données personnelles concernant environ 100 millions d'utilisateurs avaient été volées, obligeant Sony à désactiver son réseau pendant plus de trois semaines.

Le coût pour la firme japonaise avait été estimé à l'époque à plusieurs milliards de dollars.

La filiale cinématographique de Sony a par ailleurs fait récemment l'objet d'une cyberattaque, largement attribuée à la Corée du Nord, qui entendrait ainsi protester contre la diffusion du film de fiction sur l'assassinat de son leader Kim Jong-Un The Interview.