Il y avait un peu plus d'action qu'à l'habitude cette fin de semaine dans les immenses locaux d'Ubisoft, sur la rue Saint-Laurent. Quelque 73 employés sont sortis de leurs ornières pour participer à un concours et stimuler leur créativité.

C'était le deuxième Game Jam, un concours de 48 heures au cours duquel 18 équipes d'un à cinq employés tentaient de créer le meilleur jeu possible.

Pourquoi des employés qui passent leurs journées à développer des jeux vidéo ont-ils accepté en plus de le faire bénévolement, la fin de semaine? Parce qu'ils ne font pas nécessairement la même chose, justement.

La majorité des productions d'Ubisoft Montréal regroupe quelques centaines d'employés. Chacun est donc affecté à une tâche bien précise, sans vue d'ensemble.

«Comme organisation, notre grosse motivation c'est ça», résume Marie-Joëlle Charlebois, chargée de développer des communautés métiers chez Ubisoft. «Les gens travaillent dans de grosses structures et n'ont pas souvent la chance d'avoir le recul pour voir l'ensemble du processus de création d'un jeu.»

L'événement donne aussi la chance à des employés de relever des défis inhabituels. Une équipe entièrement composée de programmeurs a par exemple dû sortir de ses champs de compétence pour combler le volet plus artistique de la création. À l'opposé, un artisan avait choisi de s'inscrire seul pour voir s'il pouvait affronter les défis plus techniques.

Une autre équipe comptait sur un employé du soutien technique, qui n'avait pas participé directement à la création. Théoriquement, le concours est ouvert à tous, même aux comptables. Aucun ne s'était toutefois inscrit.

«On aimerait ça, on les encourage à le faire, mais je crois qu'ils sont un peu intimidés.»

Résultats inattendus

Le concours permet de faire des découvertes. L'an dernier, c'est une équipe constituée de stagiaires qui a remporté l'épreuve.

L'idée même de tenir un tel concours chez Ubisoft découle d'un résultat inattendu.

«Il y a deux ans, une équipe de testeurs avait gagné un Game Jam global à Montréal», raconte l'instigatrice, Aleissa Laidacker, chef d'équipe en programmation d'intelligence artificielle et jouabilité. «Ça nous a fait réaliser qu'il y avait du talent partout.»

L'idée est peu coûteuse pour l'entreprise, qui offre les repas et la bière lors du week-end. Des matelas de fortune installés sur le sol et les quelques divans déjà présents çà et là dans le studio permettent aux participants de récupérer quelques heures de sommeil lorsque nécessaire.

Ce deuxième événement a été un peu plus populaire que prévu. Les 60 places disponibles ont été comblées en à peine quatre heures quand les inscriptions ont été ouvertes sur l'intranet et il a fallu en ajouter quelques-unes.