On l'attend depuis maintenant tout près de deux ans, depuis le moment où Ubisoft a pris tous les amateurs par surprise avec un court aperçu à l'E3. Watch Dogs a maintenant une date officielle de sortie, le 27 mai prochain, et La Presse a eu l'occasion d'y jouer pendant environ 90 minutes en début de semaine.

Watch Dogs devait initialement sortir en même temps que les nouvelles consoles, l'automne dernier, mais des pépins ont poussé Ubisoft à prendre la difficile décision d'y consacrer quelques mois de plus.

Quels pépins? D'après ce que nous a expliqué le directeur créatif Jonathan Morin, lundi, il semble que des défauts d'intelligence en soient en grande partie responsables. Il arrivait, par exemple, qu'un joueur qui déclenche un incident à distance par le biais du piratage soit immédiatement repéré par les adversaires, même s'il était parfaitement caché et que le tout aurait logiquement dû avoir l'air d'un accident.

Ces problèmes semblent réglés, du moins si l'on se fie à notre expérience de jeu. Ubisoft a travaillé fort pour faire de Watch Dogs un environnement aussi ouvert, logique et intelligent que possible, ce qui est tout un défi. L'équilibre entre la furtivité et les échanges de coups de feu peut être très difficile à trouver, surtout quand on tente de donner à son jeu une certaine orientation.

Watch Dogs, par exemple, mise évidemment tout sur le piratage. Ses mécaniques pour tirer, se mettre à l'abri et se promener d'un abri à l'autre ont beau être généralement réussies, il n'a pas été conçu pour rivaliser à ce chapitre avec un Gears of War, par exemple. D'où l'importance d'offrir des mécaniques de piratage solides et utiles, qui inciteront les joueurs à s'en servir.

Notre test a permis de conclure qu'effectivement, peu importe votre profil de joueur, vous allez rapidement vouloir utiliser les «pouvoirs» spéciaux d'Aiden pour contrôler votre environnement et vous donner un avantage. En clair, Aiden meurt très rapidement lorsqu'il est exposé aux tirs ennemis. L'intelligence artificielle de bonne qualité et la disposition des ennemis dans les scènes auxquelles nous avons joué sont peu propices à l'utilisation de la méthode Rambo.

Ceux qui tiennent à utiliser la méthode forte pourront néanmoins miser sur une importante béquille, un mode « focus » qui ralentit l'action. Bien qu'on en saisisse l'utilité, cette fonction « magique » détonne un peu dans l'univers autrement réaliste - mais exagéré - de Watch Dogs.

L'essai de 90 minutes nous a aussi permis d'explorer quelques missions secondaires, où l'on a pu percevoir une certaine diversité. Utile pour nous familiariser avec le contrôle du personnage en début d'expérience, la «Cash Run» fait apparaître un parcours constitué de pièces de monnaie qu'il faut amasser en un temps record, tout en évitant des obstacles.

Une autre mission, plus décalée, nous faisait jouer aux échecs! 

De façon générale, on peut résumer l'expérience Watch Dogs comme un habile amalgame de trois franchises appréciées des joueurs. La liberté d'action du personnage n'est pas sans rappeler Grand Theft Auto, même si la barre est très haute. L'agilité du personnage principal s'approche de celle qui a fait la réputation d'Assassin's Creed, sans l'égaler. Et finalement, l'utilisation de gadgets électroniques et de la furtivité vous donnera par moments l'impression d'incarner Sam Fisher dans Splinter Cell.

Pas vilains ces ingrédients, quand même.