Le PDG de Nintendo a affirmé jeudi que le pionnier japonais des jeux vidéo ne renoncerait pas aux consoles car elles sont et resteront un des piliers des activités du groupe aux côtés des jeux eux-mêmes.

«Les consoles et les jeux sont le centre des activités» de Nintendo et «cela ne changera pas», a d'emblée insisté Satoru Iwata lors d'une conférence pour les analystes à Tokyo.

Pour autant, l'entreprise va continuer de se transformer et d'évoluer pour s'adapter aux circonstances, a-t-il expliqué en détaillant ensuite la stratégie de la firme à court et moyen termes.

Nintendo va par exemple développer des applications pour smartphones et tablettes dont le but sera de mieux faire connaître ses jeux, consoles et personnages.

De même la firme centenaire de Kyoto va-t-elle étendre la présence de ses personnages-vedettes en autorisant des partenaires sélectionnés à proposer des produits dérivés.

M. Iwata a d'entrée de jeu voulu clarifier la situation, alors que d'aucuns estiment que Nintendo devrait se concentrer sur les programmes de jeux, en proposant aussi ses sagas vedettes (Mario, Zelda, Pokemon, etc.) pour les smartphones et tablettes, au lieu de les cloîtrer dans ses propres consoles.

Ces commentaires sont intervenus alors que Nintendo a annoncé mercredi de mauvais résultats pour les neuf premiers mois de l'exercice 2013-2014 et s'attend à une perte nette pour l'ensemble de l'année. Cette mauvaise passe est en partie due à de piètres ventes de sa console de salon Wii U, qui ne devrait s'écouler qu'à 2,80 millions d'exemplaires durant l'année comptable en cours s'achevant le 31 mars.

L'action plonge

L'action Nintendo perdait 3% en séance jeudi à la Bourse de Tokyo après la présentation de la stratégie du groupe jugée décevante par les investisseurs qui espéraient plus d'initiatives de la part du pionnier des jeux vidéo pour utiliser le potentiel des téléphones.

Une heure et demie avant la clôture, le titre Nintendo perdait 375 yens (-3,10%) à 12 480 yens.

Il avait d'abord bondi de 7,50% en tout début de journée, les donneurs d'ordres réagissant à l'annonce la veille d'un rachat de ses propres actions prévu d'ici à fin mars, pour une somme qui pourrait atteindre 125 milliards de yens.

Toutefois, quelques minutes plus tard, a débuté une conférence du patron de Nintendo, Satoru Iwata, au cours de laquelle ce dernier a présenté la façon dont la firme entendait sortir de la mauvaise passe qu'elle traverse, puisque ses consoles de jeu se vendent bien moins qu'escompté.

Les investisseurs attendaient plus d'audace du groupe, notamment pour lutter contre la concurrence des divertissements sur smartphones et profiter des possibilités croissantes qu'ils offrent.

Mais M. Iwata a d'emblée prévenu que Nintendo ne renoncerait pas aux consoles car elles sont et resteront un des piliers des activités du groupe aux côtés des jeux eux-mêmes.

Nintendo n'entend pas non plus développer des jeux pour les smartphones en exploitant ses personnages vedettes (Mario, Zelda, Pokemon, etc.), mais simplement des «applications» censées promouvoir et renforcer l'attractivité de ses consoles et jeux, lesquels forment un ensemble auquel la firme est attachée et qui, selon M. Iwata, «fait sa force».

Cette clarification est intervenue alors que beaucoup d'observateurs du secteur pensent désormais que Nintendo, qui veut cibler un public large et non les seuls «accros invétérés du jeu», a sans doute tort de cloîtrer ses héros dans ses consoles de poche 3DS ou de salon Wii U, alors qu'ils feraient peut-être un carton sur mobiles et tablettes.

Une petite ouverture a cependant été faite, puisque Nintendo a promis d'étendre les possibilités pour des sociétés tiers d'utiliser sous forme numérique ses personnages, mais de façon encore limitée et au cas par cas.