Victime de fortes critiques et battue à plate couture dans l'opinion publique par son rival PlayStation lors de l'importante exposition E3 la semaine dernière, Microsoft fait marche arrière et annonce une importante refonte des politiques entourant sa console Xbox One.

Dans un message publié sur le site Internet dédié à Xbox, le président de la division du divertissement interactif de Microsoft, Don Mattrick, explique l'abandon de deux politiques fort impopulaires.

D'abord, Microsoft abandonne l'idée de permettre aux éditeurs d'assumer un certain contrôle sur l'utilisation de jeux d'occasion. 

«Vous nous avez dit à quel point vous aimez la flexibilité dont vous disposez aujourd'hui avec les jeux vendus sur disque, écrit M. Mattrick. La possibilité de prêter, partager et revendre ces jeux à votre guise est incroyablement importante pour vous. (...) Donc, aujourd'hui, j'annonce les changements suivants à la Xbox One et à comment vous pourrez jouer, partager, prêter et revendre vos jeux exactement comme vous le faites aujourd'hui sur Xbox 360.»

Probablement en réponse à des demandes répétées d'importants éditeurs, qui y perdent au change, Microsoft avait prévu inclure dans la Xbox One la technologie nécessaire pour empêcher l'utilisation de jeux d'occasion. Il aurait toutefois appartenu à ces éditeurs de décider eux-mêmes de tirer profit ou non de cette possibilité. Qu'à cela ne tienne, la communauté des amateurs de jeux s'en était prise avec virulence à Microsoft. À Los Angeles, la semaine dernière, dans le cadre de l'E3, son rival Sony s'est également fait un malin plaisir de rappeler que sa PlayStation 4 n'imposerait pas ce genre de restrictions.

Accessoirement, la console Xbox One ne devra plus non plus obligatoirement être reliée à Internet une fois toutes les 24 heures pour permettre l'utilisation de jeux. Il s'agissait là d'une mesure rendue nécessaire afin de vérifier les droits d'utilisation des jeux. Elle est rendue caduque par la suppression des restrictions sur les jeux d'occasion.

Il y aura toutefois des conséquences à ce changement de direction. La technologie mise de l'avant par Microsoft offrait aussi certains avantages. Elle aurait permis par exemple de jouer à un titre que l'on s'était procuré sur disque depuis n'importe quelle console même en l'absence dudit disque.

En entrevue à La Presse la semaine dernière, le responsable de la stratégie et du marketing pour Xbox et bras droit de M. Mattrick, Yusuf Mehdi, s'était montré plutôt résolu à poursuivre dans la direction annoncée, malgré son apparente impopularité. « Nous sommes toujours à l'écoute de nos partenaires et de nos clients, mais nous sommes très à l'aise avec l'équilibre que nous apportons », avait-il indiqué.