La foire annuelle du jeu vidéo s'est terminée jeudi dernier. Les écrans géants s'éteignent, les décors de monde fantastique, de zone de guerre et de fin du monde peuvent maintenant retourner dans leurs cartons. Les journalistes internationaux doivent déjà être dans l'avion de retour. Tout essoufflés par cette course de stand en stand qu'est le E3.

Cet E3 2013 restera gravé dans l'histoire du jeu vidéo comme étant un tournant pour l'industrie du jeu. On le sentait depuis un an ou deux : l'industrie s'essoufflait. Les concepteurs n'étaient plus très innovants. Il semblerait que l'évolution en puissance des machines, telles la Xbox 360 et la PS4, lui donne un nouveau souffle, car les nouvelles franchises présentées sont, pour la plupart, de bon augure.

Non seulement aurons-nous droit à des jeux graphiquement superbes, mais aussi à de nouvelles jouabilités et à une intelligence artificielle augmentée. Nous n'avons qu'à penser à Forza 5 dont l'intelligence artificielle, qui se retrouve dans l'infonuagique, se modulera au fil du temps selon la conduite des joueurs. Ou encore toutes ces applications pour tablette tactile qui viennent se joindre à certains jeux d'Ubisoft, EA et Microsoft pour leur apporter une autre dimension de jouabilité.

L'expérience des concepteurs y est aussi pour quelque chose. C'est gars-là, on leur donne de meilleurs outils et ils vous font vivre toutes les gammes d'émotions. Et ce, en vous offrant toute la liberté d'action dont vous avez besoin.

Cet E3 est peut-être terminé, mais il inaugure une nouvelle phase pour la qualité vidéoludique.

Leçon à retenir : être à l'écoute.

Le vrai gamer est sensible. S'il y a bien un être vivant sur lequel nous pouvons compter pour demander justice et respect, c'est bien lui. Il ne faut pas compter sur lui pour sortir dans les rues afin de revendiquer ses droits. En revanche, il se mettra facilement en groupe pour le faire sur les grands réseaux sociaux et forums de ce monde.

Microsoft l'a appris à ses dépens en début de semaine. Les joueurs ne voulaient pas se laisser imposer des règles empêchant la revente et le partage de leurs jeux vidéo. L'obligation d'être branché à l'internet toutes les 24 heures était une contrainte de trop également.

C'est effectivement drôle à dire, mais oui, les gamers aiment aussi être dans des contrées éloignées sans l'internet. Pour se ressourcer tout en jouant avec leur console sur leur écran HD.

Microsoft a pourtant penché pour ce concept. Il n'en a fait qu'à sa tête. Pendant la conférence, aucun mot n'a été dit sur la contrainte imposée. On a dit que du positif. Il faut dire que la bibliothèque de jeux à venir de Microsoft est des plus alléchantes.

Sony, lui, en a profité. En mettant la prochaine console PS4 100 $ moins cher que la Xbox One et en n'imposant aucune contrainte à la revente de jeux usagés, il a démontré qu'il était attentif à la communauté. Le seul point négatif de l'offre de Sony est l'obligation d'être membre du PlayStation Plus pour jouer en ligne. Une dépense de 5 $ par mois. Ce que fait déjà Microsoft avec le Xbox Live.

Microsoft a de bons arguments pour justifier ces 100 $ supplémentaires. La Kinect à elle seule le vaut bien. Cette dernière permet notamment le contrôle vocal et gestuel de l'interface multimédia de la Xbox One. Ça marche, mais disons-le franchement, les joueurs veulent jouer à de vrais jeux. Malheureusement, la Kinect, comme tout autre périphérique de détection de mouvement, n'a pas fait ses preuves en ce sens.

Il n'est cependant pas trop tard : Microsoft pourra rectifier le tir d'ici la fin de l'année. Offrir la Xbox One à 399,99 $ sans la Kinect serait un premier pas dans la bonne direction. Après, pour leur ligne philosophique, il n'y a que les fous qui ne changent pas d'idée.

Côté puissance, les deux consoles s'équivalent. Ce sera aux joueurs de décider si l'offre vidéoludique de la firme de Redmond en vaut la chandelle.