Far Cry 3 Blood Dragon n'est pas une véritable suite à l'excellent Far Cry 3 de 2012. Il revisite plutôt le moteur graphique et la jouabilité de ce dernier dans un jeu de science-fiction téléchargeable autonome. Singulier, brutal, épais, Blood Dragon est une avalanche de conneries transposées dans un jeu de tir à la première personne. Et pourtant... Doit-on y jouer?

Oui: parce que l'histoire, c'est franchement n'importe quoi.

Ça commence en 2007, dans le futur. Pas notre futur à nous, mais plutôt le futur d'une personne vivant dans les années 80. Une explosion nucléaire, lancée par un méchant cyborg russe avide de contrôler le monde, décime Toronto. Et qui d'autre que Rex Colt, véritable cybercommando qui dit des grossièretés, pour empêcher tout ça. Il n'y a pas de deuxième ou de troisième niveau dans ce scénario. On dégomme tout et ça va n'importe où. De l'écriture automatique faite par un Transformer sur l'acide. Nous savons que c'est assumé par les concepteurs, on l'accepte et on se lance.

Oui: pour l'enrobage artistique

Le tracking de la VHS est juste, des cinématiques 8 bits inspirées des jeux vidéo sur Nintendo première génération au visuel réaliste - violet et rose - sorti tout droit du film Tron. Petit bémol parce que, à la longue, le jeu reste sombre. Mention spéciale à la musique, où domine le clavier Casio, et aux méchants, mélange entre les membres du groupe Daft Punk et Mel Gibson dans Mad Max. Il y a aussi des dinosaures qui tirent des lasers avec leurs yeux. Quand même.

Oui: pour le délire thématique hilarant et parfois vrai

On y rit des clichés des années 80, mais on y rit également de certaines habitudes de l'industrie du jeu vidéo actuelle. Il a beau ne pas se prendre au sérieux, ce Blood Dragon, il fait parfois réfléchir.

Oui: parce que ça vaut 15$ (2,50$ en 1980)

Un scénario principal de sept missions qui se boucle en trois heures. Ça peut paraître court, mais à l'image de Far Cry 3, Blood Dragon offre plusieurs suppléments. Il y a notamment des minibases à libérer, des animaux à chasser et des otages à sauver. Ajoutons les cassettes VHS, les télés et les notes - avec les récits bizarres qu'elles comportent - à dénicher dans le monde ouvert et, finalement, on remarque qu'on a du temps à passer sur ce jeu.

Le verdict: OUI

Les principes de Far Cry 3 utilisés dans un délire de concepteurs: j'achète. Le jeu est peut-être un peu trop facile. On est un cybercommando, quand même. Mais quiconque a le moindrement touché de près ou de loin à la culture pop des films d'action des années 80 et du début des années 90 se doit de jouer à Blood Dragon. Les plus jeunes, prenez-en de la graine, on était rudes dans notre temps.

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Xbox 360, PS3, PC

Éditeur: Ubisoft

Concepteur: Ubisoft Montréal

Cote: M (18+)