Il était attendu, ce nouveau départ de la série Tomb Raider. Pour ce faire, Chrystal Dynamics - aux commandes de la licence des quatre derniers titres - a eu la volonté d'explorer de nouvelles avenues. Sortir la série de sa zone de confort où elle se complaisait.

Et il était temps, Nathan Drake (Uncharted) lui damait le pion haut la main depuis 2007. Faisant de lui le nouveau descendant d'Indiana Jones et des grands aventuriers vidéoludiques.

Mais Lara Croft, que nous découvrons pour la première fois dans le début de la vingtaine, a beau être inexpérimentée, elle a la couenne dure. Et je doute que Drake puisse survivre à la mésaventure qui nous attend dans ce Tomb Raider.

C'est donc une Lara plus humaine que jamais que Chrystal Dynamics a concoctée. Au premier abord, elle n'a plus les attributs surdimensionnés des fantasmes de geek des années 90. Mais le plus important, elle n'évolue plus dans un simple jeu d'aventure comme auparavant.

Elle emprunte plusieurs éléments au jeu de survie, tel Resident Evil. Jusqu'à flirter avec le jeu de rôle, avec de l'expérience et des armes améliorées.

Tout cela en élevant le fil narratif à un niveau de maturité étonnant. Lara en bave plus que jamais, vit des moments difficiles, frôle le désespoir et subit blessure sur blessure. Une souffrance que l'on partage grâce à une ambiance sonore hors pair et une caméra dont chaque angle capte l'expression du sentiment du moment.

Tuer un homme pour la première fois n'est pas psychologiquement facile pour le commun des mortels. Sans oublier ses séquences, gore ou de harcèlement, qui nous rappellent que nous ne parlons plus à des adolescents, mais à des adultes.

Seules certaines scènes, où l'on croise nos compatriotes, agacent. Caricaturaux, ces derniers manquent d'inspiration.

Comme Lara, nous sommes pris en otage dans une île remplie de mystères où les habitants sont loin d'être accueillants. Il y a un peu de Lost dans ce jeu.

Il faudra chasser pour survivre.

Et oublions les sauts avec une arme dans chaque main lors de nos assauts. L'arc est l'une de nos armes de prédilection. Une arme plus silencieuse et franchement plus immersive pour cette aventure.

L'exploration est certes de mise, quitte à revenir sur nos pas pour découvrir des passages maintenant accessibles grâce à une corde ou un briquet trouvé sur un cadavre. Tout ça, sans dénaturer les principes de la série, car bien sûr, les concepteurs n'ont pas oublié les escalades et les énigmes, bien introduites, mais beaucoup trop simples.

Cerise sur le sundae, un multijoueur, assez classique, s'ajoute pour la première fois à la licence. Bien qu'il ne soit pas la première raison de jouer à Tomb Raider, ce dernier est réalisé avec justesse, de sa jouabilité à l'architecture des terrains de bataille, et est très engageant.

Le Verdict

Le renouvellement de la série Tomb Raider est un incontournable. La réalisation est presque un sans-faute. Le jeu, qui est quand même d'une bonne longueur, est d'une beauté graphique transcendante (malgré quelques problèmes de collision). Le rythme, entre exploration, action et cinématique interactive, ne laisse aucune place à l'ennui.

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Concepteurs: Crystal Dynamics

Éditeur: Square Enix

Console: PC, PS3, Xbox 360

Cote: M (17+)