Le pionnier du jeu vidéo Atari, en grande difficulté, a trouvé un repreneur de dernière minute, qui s'est engagé à financer ses filiales américaines qui représentent l'essentiel de ses dernières activités, a-t-il annoncé mardi dans un communiqué.

«Atari SA annonce l'arrivée de nouveaux actionnaires pour remplacer le fonds BlueBay», qui détenait 29% du capital et des droits de vote, et était devenu le principal créancier de l'entreprise, écrit la société à l'origine du mythique Pong, le premier jeu vidéo jamais commercialisé.

Le repreneur est la société Ker Ventures, holding de Frédéric Chesnais, ex-dirigeant d'Infogrames (l'ancien nom d'Atari) entre 2001 et 2005.

Elle s'est associée pour la circonstance au fonds Alden.

Tous deux précisent toutefois qu'ils n'ont pas signé de pacte d'actionnaires.

Dans le détail, Ker Ventures va racheter à BlueBay pour 400 euros 25,23% du capital d'Atari SA, la société mère cotée en Bourse, ainsi que certaines obligations remboursables en action ou en numéraire (ORANE) 2009.

Le fonds Alden va, lui, assurer la ligne de crédit consentie à Atari par BlueBay --qui représente une créance de 21 millions d'euros-- arrivant à maturité le 31 mars.

Les deux repreneurs vont aussi allonger les maturités des crédits apportés au groupe.

En conséquence, Atari et Atari Europe SAS «ont décidé de retirer leurs demandes d'ouverture d'une procédure de sauvegarde en France».

Alden et Ker Ventures s'engagent en outre à financer à hauteur de 5 millions d'euros les filiales américaines d'Atari (Atari Inc., Atari Interactive Inc., Humongous Inc. et California US Holdings), actuellement placées sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites et le Livre VI (Des difficultés des Entreprises) en France.

Fin janvier, BlueBay, qui cherchait activement à se désengager d'Atari, avait jeté l'éponge faute de repreneur.

Cette décision avait contraint Atari SA, la maison mère du groupe de jeux vidéo à annoncer son dépôt de bilan, précédée par ses filiales américaines.

Le changement de mains s'accompagne d'une nouvelle direction: M. Chesnais devient PDG, en remplacement de Jim Wilson, qui avait été adoubé par BlueBay.

«Nous allons travailler dur pour revoir chaque option envisageable et chercher à obtenir le financement nécessaire pour Atari SA et pour le groupe Atari au vu des circonstances actuelles», a commenté M. Chesnais, cité dans le communiqué.

«Je n'ai que quelques semaines pour tenter de remettre l'entreprise sur les rails, mais je me dois d'essayer», a-t-il poursuivi.

Atari envisage une reprise de cotation «dans un délai de quatre à six semaines» et indique qu'il fera part de ses perspectives après les premières audiences de la procédure américaine prévues à partir de la semaine prochaine.