Aux prises avec des ventes au détail en chute libre, l'éditeur de jeux vidéo Electronic Arts a décidé de réorganiser sa division mobile, en profitant au passage pour renommer son studio montréalais.

Playing Mantis, c'est son nom, ciblera davantage le marché des jeux mobiles et sociaux, en profitant au passage pour créer davantage de nouveaux titres.

«Il y a six mois, nous avons créé la division EA All Play, regroupant les jeux grand public, sur mobile, en ligne et sur réseaux sociaux. La réorganisation du studio montréalais est la suite logique de ce changement. Nous constatons que le marché du jeu mobile et du jeu social atteint aujourd'hui une maturité qui permet d'y créer des franchises autonomes et c'est ainsi que Playing Mantis fonctionnera: en créant puis en gérant ses propres marques», expliquait plus tôt cette semaine Chris Gibbs, producteur exécutif pour EA All Play, à La Presse.

Ça semble un revirement heureux pour le studio montréalais, un des plus imposants pour EA dans le monde. Il n'y a pas tellement longtemps, EA Interactive se chargeait essentiellement de produire la version mobile et simplifiée de jeux populaires sur PC ou sur console.

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Il y a aura moins de ça, et plus de création locale, assure M. Gibbs.

Playing Mantis possède d'ailleurs sa propre équipe de marketing, qui supervisera le lancement mondial des jeux créés ici.

Un exemple est le jeu Word Smack, paru il y a quelques jours sur l'App Store des appareils mobiles d'Apple, entièrement conçu à Montréal.

«Nous voyons beaucoup de potentiel dans ce type de jeux à l'heure actuelle, surtout du côté des tablettes, que ce soit ici ou ailleurs, comme en Chine, où nous avons un jeu de poker qui cartonne.»

Du point de vue de l'entreprise, cette réorganisation n'implique pas de mise à pied ou d'embauche massive, mais EA indique que l'investissement exigé pour transformer sa nouvelle division All Play n'est que le début d'une réorientation qui pourrait prendre de l'ampleur.

L'entreprise est d'ailleurs à la recherche d'experts en gestion d'infrastructure TI, serveurs et réseaux, afin de supporter les nouveaux modèles de jeux en «free-to-play», où des centaines de milliers de joueurs prennent d'assaut en même temps un jeu en ligne donné.

Annoncée au moment où Microsoft lance une nouvelle offensive mobile majeure avec Windows 8, EA ne veut tout de même pas trop s'emballer.

«Nous sommes agnostiques en matière de plateforme. On voit ce que ça donne chez Zynga, sa dépendance à Facebook l'empêchant de connaître plus de succès. Nous investirons en fonction du potentiel de chacune des plateformes», précise M. Gibbs.

Quant au nom et au nouveau logo du studio montréalais, Playing Mantis, le choix a été fait pas les employés eux-mêmes, indique la direction d'EA.

Elle espère ainsi témoigner de la plus grande latitude qu'auront ses studios en matière de développement et de prise de risque. «Ça signale que nous devenons en quelques sorte startup au sein d'EA», estiment les porte-parole de Playing Mantis.