Difficile de s'adapter au changement chez Capcom. Depuis leur intention de déposer leur série culte de survie/horreur sur les piles de jeux d'action, les opinions sont mitigées. Ne devient pas un Call of Duty qui veut.

Resident Evil 4 a fait ses premiers pas sur GameCube. Avec brio, d'ailleurs. Mais le changement ne s'est pas réalisé aussi facilement pour Resident Evil 5 sur nouvelle génération. Trop conservateur, il n'a pas réussi à suivre les principes si bien établis dans les jeux d'action moderne.

Resident Evil 6 démontre que Capcom a peut-être trouvé la nouvelle personnalité de son jeu. Nous sommes maintenant ailleurs. Nous jouons vraiment à un jeu d'action. Inégal certes, mais une vraie montagne russe.

Quatre campagnes, d'une dizaine d'heures chacune, font s'entrecroiser des personnages mythiques de la série dans une croisade pour contrer une attaque bioterroriste à l'échelle planétaire. Rien ne va plus et les concepteurs en profitent pour nous livrer une variété d'ambiances, pour certaines déjà croisées lors de précédents épisodes, tels les zombies de Racoon City de Resident Evil 2 ou le village d'Europe de l'Est de Resident Evil 4.

Leon/Helena, Chris/Pierce, Jake/Sherry ainsi qu'Ada Wong font tour à tour une brève apparition dans la campagne de l'autre afin d'alimenter l'intrigue. Et ça marche. Aussitôt le numéro d'un duo terminé, nous voulons connaître les péripéties d'un autre.

Des moments forts, anthologiques, attendent le joueur. Des décors variés et de grandes révélations devraient également satisfaire les fidèles de la série. Difficile, cependant, de ne pas noter certains volets en dents de scie et des décors qui ne sont pas à la hauteur du reste du jeu.

Les créatures dégoulinantes de chair décomposée sont au rendez-vous et les combats finaux, contre des créatures à priori invincibles, offrent des moments épiques.

L'action fait maintenant loi. Les phases d'exploration se font maintenant rares et les énigmes maternelles ne sont là que pour briser le rythme et évoquer une autre époque.

Des cinématiques interactives spectaculaires ainsi que des moments explosifs et apocalyptiques alimentent la mise en scène, scénarisé à l'os. Peut-être trop même. Notons la présence de zombies, au préalable inertes, qui se lèvent et s'agitent au moment où nous arrivons à un point précis. Tellement 2002.

La jouabilité améliorée permet maintenant de marcher en tirant (il était temps), faire des glissades et se mettre à couvert. Le corps à corps fonctionne quant à lui à merveille et nous sortira très souvent de pétrin.

Une certaine rigidité dans les mouvements est toujours présente, mais c'est la caméra, trop rapprochée de l'avatar, qui est le plus gros handicap lorsque nous sommes confinés dans des espaces restreints.

Comme le précédent volet, il est possible d'y jouer en coop. Ce mode est d'ailleurs amélioré et le jeu en tire parti intelligemment.

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Le verdict

Ce Resident Evil 6 a bien réussi son virage action/horreur. Ces quelques défauts de réalisation et d'essoufflement scénaristiques s'effacent derrière une générosité d'ambiance et de moments explosifs. Il s'améliore. Vivement Resident Evil 7.

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***1/2

Concepteur et éditeur: Capcom

Cote: M (17 et +)

PS3, Xbox 360

(PC à venir)